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epuis que l’héritier du royaume de Palettia, Algard, a publiquement mis un terme à leurs fiançailles, Euphyllia, fille du duc Magenta, vit dans un palais isolé auprès de l’excentrique princesse Anisphia. Cette dernière est férue de magicologie et s’aide des réminiscences d’une vie antérieure pour asseoir ses théories, à défaut d’avoir un quelconque don pour la magie. Elle entend d’ailleurs mettre à profit les puissants talents dans le domaine de sa nouvelle amie pour approfondir encore ses recherches. La survenue d’un dragon coursant une horde de bêtes sauvages surnaturelles apparaît comme une aubaine à Anisphia. Une telle créature est le gage de récupérer une magilithe, un matériau rare qui contribuera à l’avancée de ses expériences. Avec Euphyllia en renfort, la princesse croit en ses chances de remporter le combat.
Le light novel conserve le vent en poupe et l’adaptation de ses titres en manga et en séries animées se poursuit. Magical Revolution. La princesse réincarnée et la jeune prodige, publié par Crunchyroll, fait partie du lot. Signée Piero Karasu, l’histoire appartient au registre de l’isekai, sous-genre assez couru de la fantasy et joue également la carte de l’humour et de l’exagération. Le tout est agrémenté d’une légère pointe de yuri (romance entre jeunes femmes) visant à alimenter les fantasmes du lectorat cible. Plutôt superflus, ces passages émoustilleront possiblement les uns, raviront les plus fleurs bleues ou agaceront les autres auxquels il est conseillé de passer leur chemin.
Assez brouillon dans son ouverture au premier tome, le récit est revenu à un déroulé plus classique une fois les présentations faites. Dans le présent volume, la majeure partie du propos est axée sur l’affrontement entre la protagoniste, épaulée par sa seconde, et le dragon. L’action va donc bon train, tout en apportant quelques éléments explicatifs et en tentant de maintenir la curiosité. La deuxième moitié est centrée sur les suites de ce combat et ses retombées familiales et politiques pour Anisphia, Euphyllia et le royaume. Parallèlement, l’approfondissement des psychologies reste congru et les dialogues manquent de relief. S’appuyant sur un chara-design de Yuri Kisaragi qui a illustré la série de romans, le dessin de Harutsugu Nadaka se révèle de facture honnête, mais sans touche particulière qui le démarquerait d’une production shônen archi-vue.
Lecture sans prise de tête, Magical Revolution. La princesse réincarnée et la jeune prodige contentera les mangavores peu exigeants ou à la recherche d'un moment de détente simple ; les autres iront voir ailleurs.
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