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aemon est un demi-dieu. Fils d'Arès, il est naturellement né pour la guerre et ses exploits sont relayés par son acolyte Eugenios. Ce que peu savent au sujet du guerrier misanthrope, c'est qu'il pèse sur lui une malédiction jetée par Zeus : il est obligé d'accomplir de nobles faits sous peine de se transformer progressivement en statue. Il va devoir donc passer outre sa propension naturelle et proposer ses aptitudes au service de l'autre.
Est-il besoin de présenter ce duo (trio maintenant, ajoutez le coloriste récurent Yoann Guillo) Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat ? Malgré plusieurs projets en cours (Cosaques, Tête de chien), rien ne les arrête ! Dans cette nouvelle saga, les auteurs s'intéressent à la mythologie grecque en délaissant ici le réalisme historique afin d'expérimenter de nouvelles pistes comme l'humour et des scènes de combat incroyables. Ils expriment également une volonté de construire des récits plus positifs, contenant une réflexion sur le monde en arrière-plan, sans pour autant délaisser l'aspect aventure, heureusement ! La question qui résume le destin de ce colosse : la force engendre t-elle l'héroïsme ? Le lecteur va assister à l'évolution du personnage qui, du fait de sa nature divine va devoir laisser évoluer et parler sa part d'humanité et ainsi faire mentir son surnom Cœur-de-Marbre sur lequel se fonde sa légende. L'ajout de deux protagonistes (un barde et une compagne de route) permet de tisser cette évolution au fil de l'histoire, montrer qu'il est préférable d'agir plutôt que de réagir et que les chansons de troubadours enjolivent les exploits qui n'en sont finalement pas ou alors, à quel prix ?
Ronan Toulhoat perfectionne son graphisme avec des effets de style comme, jouer sur son trait, passer de la finesse à un rendu plus lâché et haché pour figurer le mouvement par exemple. Sa mise en page est toujours aussi travaillée et spectaculaire de dynamisme. Quant aux couleurs, elles subliment les ambiances. Un vrai plaisir de lecture !
Les vierges de Thessalie se présente sous de bonnes augures pour un démarrage de série tout à fait enthousiasmant : des protagonistes hauts en couleurs, et des péripéties intrigantes. Vincent Brugeas évoque Thorgal comme référence à ce début de série et prévient que si le public est séduit, il remettra le couvert pour de nouvelles aventures. Il faut lui souhaiter un succès comparable !
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