L
es scientifiques ont découvert la radiation, analysé la digestion, appris comment soigner les gens avec l’anesthésie et les vaccins, combattu les épidémies, etc. La plupart du temps pour le bien commun, même si les résultats ne sont pas toujours ceux escomptés. Depuis une dizaine d’années, Cécily de Villepoix signe des chroniques dans La Revue dessinée, où elle rappelle comment ont été réalisées ces découvertes. Les voici regroupées dans un recueil.
L’autrice démontre son talent de vulgarisatrice. En quelques pages, elle présente le ou les chercheurs et explique les expériences ayant conduit à l’« eurêka ». L’intérêt de sa démarche est qu’elle va un chouïa plus loin en révélant la part de hasard ou de chance ou encore que la personne dont le nom figure dans les dictionnaires a le mérite d’avoir su cristalliser des travaux en cours depuis des décennies. Par exemple, elle souligne que les époux Curie, de même que Louis Pasteur, sont redevables envers leurs prédécesseurs.
Dans ce projet essentiellement didactique, la scénariste adopte un ton léger, voire rigolo. Les articles, bien vulgarisés, se lisent facilement. En les terminant, le lecteur se dit qu’il mourra un peu moins bête.
Au terme de la lecture de ce livre, le bédéphile a l’impression que la science y est plus décriée que célébrée. La journaliste insiste beaucoup sur les dérives de certaines avancées (la recherche sur les engrais mène aux armes chimiques, celles sur l’atome à la bombe) et les expérimentations à l’éthique douteuse (psychologie et gynécologie). Les fausses connaissances, notamment l’homéopathie et l’hypnose, occupent pour leur part le dernier chapitre.
Autrice complète, Mme de Villepoix accompagne ses chroniques d’un coup de pinceau semi-réaliste aux accents naïfs. Les travaux s’étendant sur une longue période, le style fluctue d’un reportage à l’autre. Alors que certaines illustrations se veulent très « ligne claire », d’autres affichent un trait charbonneux. Son dessin étant avant tout un acte de communication, elle n’hésite pas à varier les approches graphiques ; une caricature de neurone pourra dont côtoyer, en toute harmonie, un schéma de cerveau et un acteur d’allure plutôt classique.
Une agréable introduction aux sciences, susceptible de plaire aux amateurs des albums de Marion Montaigne.
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