« On a fait de moi le vilain de l’Histoire. On ne donne plus mon nom à quiconque. »
Celui qui livra le fils de Dieu aux Romains en échange de quelques piécettes. Voici à quoi est résumé Judas Iscariote. Compagnon de Jésus de Nazareth dont il l’est l’un des douze apôtres, il est aussi doublement pécheur. D’abord du fait de sa trahison, qui conduit à la mort terrestre du prophète. Ensuite par son suicide, signe de son propre refus du pardon et de la miséricorde. C’est presque exclusivement par ce prisme, éminemment péjoratif, qu’est dépeint Judas. Mais que lui réserve sa damnation ?
Publiée en 2018 aux États-Unis par Boom! Studios, la mini-série Judas s’intéresse à un personnage dont le seul nom sur la couverture peut faire naître des préjugés ou un a priori négatif sur le protagoniste. Et c’est bien là l’intérêt de l’histoire proposée par Jeff Loveness, qui surprend en adoptant une approche originale. Il ne s’agit pas de quelque tentative de réhabilitation, mais plutôt de poser un regard différent sur l’Histoire que chacun·e connaît. En imaginant la rencontre du personnage-titre avec Lucifer, le scénariste s’engouffre dans une forme de renversement des rôles et s’autorise une interrogation : et si Judas n’était pas le traître ? Et s’il était celui qui s’est sacrifié ? Pour apprécier l’album, nul besoin d’être incollable sur la Bible ni même croyant. Les Évangiles offrent un cadre au récit, le structurent, mais un autre décor aurait également pu convenir. Car les véritables questionnements soulevés par l’auteur sont universels : le poids des regrets et le rôle du pardon. Parfaitement structuré, même si deux chapitres supplémentaires n’auraient pas été de refus, Judas est également mis en images avec talent. En 2023, une partie du public français découvrait Jakub Rebelka qui a marqué les esprits avec la puissance de ses planches dans Le dernier Jour de Howard Phillips Lovecraft. Il était donc logique que les éditions 404 proposent d’autres œuvres de l’artiste polonais, quitte à piocher dans des comic books plus anciens. Bien qu’un brin plus sage, la prestation est, ici encore, de grande qualité, marquée par des ambiances sombres, des regards perçants et une mise en scène admirable.
Le paradis n’est qu’un mirage. Oubliez-le. En compagnie de l’une des figures les plus haïes au monde, parcourez les enfers…
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il est dangereux de donner des interprétations différentes de celles communément admise et accepté par les diverses confessions chrétienne.
De plus, et je m'adresse aux orthodoxe, le "pan mouillé" est une marque d'irrespect, un manquement car tous buvaient à la même coupe (bonjour les miettes)
donc Judas est bien un Traître, en faire un héros ou pire un martyr c'est rejeté la vérité de 4 évangiles canonique
bien à vous (cette merde-là) !