S
ur une planète dévastée survit une poignée d’hommes et de femmes. Le Grand Tout, une mystérieuse entité qui les guidait, semble avoir disparu. Chacun doit donc se débrouiller avec sa conscience. Les rivalités ne tardent pas à poindre : jeunes contre vieux, Terriens contre non-Terriens ou habitants de la plage contre ceux des grottes. Bref, rien ne va plus. Quintessence constitue la suite d’Inhumain, publié il y a quelques années.
La question n'est pas inintéressante : l'être humain peut-il assumer sa liberté ? Ou vaut-il mieux qu'une puissance l'encadre pour lui éviter de faire des bêtises ? Les scénaristes profitent de l'occasion pour critiquer l'individualisme, le capitalisme et la détérioration de l'environnement. Bref, tout ce que le libre arbitre risque d’engendrer comme conséquences.
Le récit, signé Denis Bajram et Valérie Mangin, s’avère du reste difficile à suivre. Les personnages se montrent nombreux et les ellipses fréquentes.
La finale, en forme de fable morale, déçoit. Pas que le propos apparaisse vilain ; aimez-vous les uns les autres, le slogan n'est pas nouveau, mais tout le monde est fondamentalement d'accord. Les auteurs insistent toutefois lourdement sur le message pour s’assurer que le lecteur lambda comprenne. Peut-être devraient-ils lui faire davantage confiance.
Le coup de crayon de Thibaud de Rochebrune laisse sur sa faim. Bien que certaines représentations des fonds marins soient réussies, les dessins des acteurs, rapidement exécutés, traduisent mal les émotions.
Un projet ambitieux auquel il manque un petit quelque chose. L’ensemble n’est pas désagréable ; le bédéphile a cependant l'impression que le discours social et écologique a pris le dessus sur l'intrigue.
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