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in de 1967 et début de 1968, le monde et la France bouillonnent. Des leaders politiques inusités s’imposent, les catégories sociales se redéfinissent, l’autorité est questionnée, les nouvelles idées foisonnent… et les joueurs de rugby de Laroque et Castelnau (deux villages du sud-ouest) détournent un affrontement sportif pour en faire un «truc situationniste». Bref, rien ne va plus. Et mai 1968 est à venir.
Jean-Louis Tripp et Aude Mermilliod poursuivent leur exposé d’une époque trouble, telle que vécue, loin des grands centres. Les auteurs mettent en scène une galerie de personnages. Dans ce récit choral, ils résument l’air du temps : étudiante mobilisée, jeune femme enceinte vivant avec son amoureux communiste, ouvrier abusivement congédié, sans oublier un marquis accueillant sous son toit un roturier malade. Certains sont dépassés par les bouleversements, d’autres les applaudissent, surtout les dames, ces dernières semblent du reste avoir une longueur d’avance sur les hommes.
La petite histoire continue d’ailleurs d’être mise en perspective avec la grande. Force est de constater que, de la mort du Che à l’assassinat de Martin Luther King, en passant par la messe dorénavant dite en français et la légalisation des contraceptifs oraux, la saison est hors du commun.
Au-delà des enjeux sociaux, Les vents ovales proposent malgré tout ce bruit une saga profondément humaine où les gens sont en quête de choses simples : l’amour, la famille et l’amitié.
Le dessin réaliste avec un brin de naïveté de Horne porte bien le propos. Avec leurs nez en trompette, les acteurs affichent des bouilles à la fois banales et sympathiques. Les décors témoignent d’un arrière-pays un peu plat, joliment représenté par l’artiste.
Une agréable chronique du quotidien d’un bourg, dans l’onde de choc des événements secouant le monde.
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