Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

La chiâle

28/10/2024 1224 visiteurs 8.0/10 (1 note)

"Ça va ?"

La question semble banale. Pour Carilé, elle déclenche une réaction en chaîne. Une larme perle. Une seconde la suit. Puis, c'est le déluge. Le barrage lâche. De grandes eaux s'échappent de ses yeux. Elle ne pleure pas. Elle chiale. Pire encore, elle chiâle. L'accent circonflexe accentue encore le flux ininterrompu qui jaillit d'elle. Cela n'a rien de romantique. Ce n'est pas de la tristesse. C'est bien plus que cela. Il y a de la colère, du désespoir, de la violence, du dégoût... Chialer, c'est sale. C'est subversif. C'est autant un cri de rage qu'une complainte.

Et tout ça pour quoi ?

Pour les illusions perdues de l'enfance, pour la prise de conscience de tout ce qui lui a échappé dans le cocon familial, pour la perte de l'innocence, pour un certain treize novembre, pour la difficile intégration d'une angevine rurale et docile et timide dans le tumulte parisien, pour les victimes d'une "opération humanitaire" sur des plages de l'horreur bien loin d'ici, pour hurler contre la profanation de la beauté du monde...

La Chiâle ne se plie pas à l'esthétisme facile. Elle ne cherche pas à invoquer de jolies images censées réconforter le lecteur. Cette bande dessinée force le trait sur la laideur et le ridicule. Les rares moments de grâce n'en sont que plus marquants. Loin de sacrifier à une forme de désespoir primaire, le ton relève plus de la tragi-comédie, toute en outrance et en excès. Il oscille entre le burlesque et la caricature. Le dessin de Claire Braud, qui met en scène une version exacerbée d'elle-même, se permet une grande liberté pour traduire sa sensibilité à fleur de peau, tempérée par un humour ravageur.

Ce livre ne cherche pas à charmer le lecteur. Au contraire, il le bouscule, il le dérange, il tranche dans un monde qui n'aime pas ce qui ne respecte pas une certaine retenue. Une femme qui craque en pleine rue, qui laisse un torrent lacrymal se déverser sans retenue, relève de la pire faute de gout. C'est intolérable, à moins que ce soient toutes les tragédies intimes et universelles transparaissant dans ces sanglots qui devraient scandaliser.

L'autrice de Mambo propose un roman graphique tonitruant, mêlant angoisse, dégoût et un esprit de dérision salutaire. Il n'y a rien d'aimable dans son travail. Il fait l'effet d'un clown triste dont les pitreries n'arrivent pas à dissimuler le profond malaise qu'il ressent. Parfois, l'envie de rire prend le dessus. À d'autres moments, la tristesse s'impose. Et au bout de tout cela, l'espoir ?

Par T. Cauvin
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

La chiâle

  • Currently 0.00/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Notez l'album (0 vote)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.