E
n ce début de XXème siècle, la Pologne, traversant une grave crise politique, est au bord de la guerre civile. Dans ce contexte extrêmement tendu, Frédéric Cyprian découvre en Eliza la muse que tout artiste désespère de trouver un jour. Le tableau qu'il en fait rend pâle de jalousie son mari Adam Zinguleski, peintre de renom en mal d'inspiration. Partagés entre rivalité et admiration, les deux hommes finissent par se lier d'amitié. Est-ce que l'amour de l'Art saura être plus fort que la passion pour une femme ?
Premier concert conclue un triptyque qui risque de laisser plus d'un lecteur quelque peu sur sa faim. Après un premier tome intriguant et dynamique, l'histoire s'est en effet petit à petit laissée aller dans une sorte de réflexion sur la nature de l'artiste, délaissant la trame romanesque pourtant loin d'être déplaisante. Makyo met ainsi en exergue les douloureuses questions existentielles des peintres en mal d'inspiration, avant de nous sensibiliser sur un sujet à polémique : la maîtrise technique est-elle l'ennemi de la création artistique ? Ce sont certes des thèmes intéressants qui mériteraient quelques débats, mais l'auteur leur donne trop d'importance au détriment de la fluidité du récit qui finit par s'enliser sans même trouver de conclusion réellement convaincante. Le trio amoureux perd toute crédibilité et les autres personnages (Nikolas ou le prêtre, frère de Frédéric) ne réussissent pas à marquer l'histoire comme on aurait pu l'espérer. Reste un contexte historique séduisant mais qui, lui aussi, aurait mérité de jouer un rôle plus important.
Dans un style réaliste, Michel Faure confirme son talent, même s'il reste peu à l'aise pour les scènes d'actions. Peintre de formation, il a dû se sentir particulièrement concerné par cette histoire. Pourtant, si le titre de la série laissait présager l'insertion de certains tableaux comme c'était le cas dans Elsa, il n'en est rien puisque tout est basé sur la suggestion, laissant ainsi le lecteur imaginer ce qu'est pour lui la beauté parfaite. On s'attardera alors sur ses dessins de l'insaisissable Eliza, et particulièrement sur la couverture une nouvelle fois très réussie.
Le Maître de peinture laisse une impression mitigée. Les bonnes idées semblent ne pas avoir été suffisamment bien exploitées, peut-être aurait-il fallu prendre le temps de les développer totalement, fut-ce au prix d'un plus grand nombre de volumes.
Un album solide mais sans le génie du premier de la série.
Autant celui-ci jouait de la subtilité, du demi-ton et de la nuance, autant cela là est brut de fonderie et prévisible.
Bref, par rapport aux débuts tonitruants de la série une déception, mais somme toute un opus agréable même si les couleurs sont franchement loupées.
Les dessins de Michel Faure sont quelquefois inégaux mais certaines vignettes sont sublimes, notamment le visage de l'héroïne est magnifique. Le dessin est pour beaucoup dans cette histoire digne de Makyo, tourmentée et tragique.
Une trilogie de qualité, de très beaux albums à avoir dans sa bibliothèque car on y reviendra toujours avec plaisir.
1à 3 :
du pur , du vrai MAKYO !
scenario à plusieurs etages . personnages tourmentés . fin déprimante . psychologie des protagonistes fouillée ... c'est bien lui !
il nous donne là une bien belle histoire sur les interrogations artistiques d'un maitre et d'un jeune prodige , le tout sur fond de nationalisme extremiste polonais .
pour illuster son propos , il renoue avec un ancien compere qui le complete à merveille .
les dessins de michel FAURE sont superbes . particulierement quand il se mêle de faire de la peinture en BD ... tout comme il l'avait déjà brillamment tenté dans ELSA .
héroïne sublime de beauté , toute en fragilité physique et force morale , Eliza m'à ému et fait rêver
à lire si vous êtes en pleine forme , à éviter si le spleen est déjà présent en vous ...