I
l y a plus de mille ans, un humain rencontrait pour la première fois un dragon. Ce qui aurait pu être le début d’une relation paisible et aimante, prit immédiatement la tournure d’un conflit où l’épée combat les flammes. À l’heure où Paris est encore l’embryon de la grande ville qu’elle deviendra, le moine Mabillon passe un accord avec les reptiliens. Pour ne pas être éternellement chassés, ils doivent se faire discrets et sont donc figés dans un profond sommeil, statufiés. Mais en 1900, la Ville Lumière est plongée dans l’agitation lorsqu’un évènement inattendu vient perturber ce subtil équilibre.
Pour ce one-shot proposé dans un bel écrin au dos toilé, le casting avait de quoi séduire les bédéphiles en réunissant Joann Sfar et Tony Sandoval. L’idée de départ est astucieuse et l’action prend rapidement place dans un Paris de la Belle Époque merveilleusement mis en images. Immédiatement, toutefois, le narrateur omniscient qui conte l’histoire désarçonne par son ton léger, et les tournures familières employées. Il est, dès lors, relativement difficile de pleinement entrer dans ce récit qui s’avère, il faut bien le dire, assez pauvre en rebondissements. La romance qui sert de clé de voûte à l’ensemble, si elle est intéressante, est par ailleurs un peu lourde et très largement convenue. Quelques situations et bon mots prêtent à sourire, accompagnés par le trait caricatural pour lequel a opté Tony Sandoval. Mais l’humour reste particulièrement en deçà de ce que peut proposer Joann Sfar dans la série Donjon, qu’il coscénarise avec Lewis Trondheim.
Le Paris des dragons est une lecture qui n’est pas désagréable mais assez loin d’être franchement mémorable.
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