S
a fin est proche, la Mort elle-même vient lui rappeler : il ne lui reste plus qu'une nuit. Elle passera ses dernières heures avec Apolline, la seule fille du bordel en qui elle a assez confiance pour lui confier son établissement et ses secrets. Elle lui montre sa biographie écrite par le capitaine Johnson, un recueil d’inepties qu'elle compte bien démentir avant de tirer sa révérence !
Claire Richard est une réalisatrice de podcasts et une écrivaine. Elle réalise sa première bande dessinée, adaptée d'une de ses créations radiophoniques. Elle utilise une narration originale en ce sens qu'elle pose un regard critique et malicieux sur un grand mythe féminin de la piraterie. Ces aventurières ont toujours enflammé l’imagination, avec une quête à la clé : trouver la femme derrière la légende, avec ses défauts, ses contradictions, mais libre et pionnière en son temps. Le lecteur assiste à la confession d'Anne à sa successeure , et des flash-back illustrent ses péripéties. Celles-ci sont entrecoupées d'interventions de deux historiens qui opposent leurs arguments et leurs théories. En effet, il y a finalement peu de témoignages fiables de la vie de cette figure historique. Ce procédé dynamise et apporte également une touche d'humour dans le scénario. Captivant !
Alvaro Ramirez a d'abord travaillé dans l'animation avant de prendre les crayons. Il propose ici un dessin caricatural avec un trait assez lâché qui sert le propos. Les mouvements sont bien retranscris, ainsi que les expressions des personnages. Le découpage reste très classique. Les couleurs lumineuses, associées au graphisme, font de cet lecture un agréable moment.
Vérité ou pas, cette lecture suscite de l'empathie et provoque une certaine émotion pour une personne qui, certes, n’était pas une sainte, mais sera allée au bout de son destin et de sa légende.
Ce titre a gagné suite à un vote du public le prix sélection du meilleur premier album passant devant Carcajou ma BD préférée de 2024. Je voulais dès lors en savoir plus. Evidemment, indisponible dans ma médiathèque. Je me suis résolu à l'acheter afin de la découvrir. Il faut savoir prendre des risques. Mais bon, c'est mesuré quand le public la désigne comme vainqueur.
Vous le savez, et je ne m'en cache pas, j'aime bien lire des BD qui recueille de bons avis de la majorité des lecteurs. C'est ce qui m'incite généralement à lire des œuvres que je ne connais pas. Bref, je tiens compte des avis des autres puis je me fais ma propre idée. Parfois, je suis en inadéquation totale comme par exemple avec le titre « Moi, j'aime les monstres ». Cependant, et le plus souvent, j'adhère totalement. Voilà pour l’explication de ma démarche.
Nous avons une femme qui au seuil de sa vie nous conte son passé plutôt aventureux de pirate des Caraïbes. Elle était une pauvre bâtarde irlandaise. Elle est devenue la reine des mers avant de terminer en maquerelle impitoyable. Quel parcours quand même ! On ne peut qu'être captivé par ce roman d'aventure dans le genre de « Pirates des Caraïbes » mais de manière plus sérieuse.
De nombreux rebondissements vont nous tenir en effet en haleine jusqu'à la fin purement magistrale. Il y a incontestablement une réelle maîtrise du scénario avec une utilisation à bon escient des flash-back ce qui n'est pas toujours évident dans la plupart des cas.
Au niveau du dessin, on observera que le dessinateur Alvi Ramirez sort tout droit du monde de l'animation et cela se ressent dans cette mise en part purement cinématographique et pour notre plus grand plaisir de lecture. On remarquera que le trait est purement expressif et que les couleurs sont vives.
Bref, moi j'ai beaucoup aimé à cause de sa construction très inventive qui reflétait une parfaite maîtrise. On ressort avec le sentiment d'avoir passé un très bon moment de lecture.
Vous n'avez pas encore lu cet album ? Vite, courez l'acheter ! Cela sera ce genre d'achat que vous ne regretterez pas. Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce très bel album. A mettre entre toutes les mains !
Une fois que l'on s'est fait au dessin, expressif mais limite caricatural, on est de toutes façons pris par l'histoire qui revisite la piraterie deu XVIII° dans les caraïbes sous un jour tout à fait inattendu mais somme toute plausible. Et l'intervention de la Mort dans les dernières pages, on dirait du Pratchett. J'adore.