L
e Régent n’est plus. Urban Yeiger qui manœuvrait jusqu’alors dans l’ombre gouverne désormais en pleine lumière, d’autant plus que Troy Denen ne sera bientôt plus un problème. Il ne lui reste qu’à discréditer définitivement le Résistance et il règnera en maitre sur cette planète où chacun lui devra l’air qu’il respire…
Dans les gouffres amers clôt une dystopie où le pouvoir rend fou et asphyxie. Au sein d’un univers rétrofuturiste qui laisse à Francis Porcel une grande liberté d’expression, Philippe Pelaez revisite des thèmes séculiers dans lesquels la nature humaine excelle : l’omnipotence et son corollaire l’oppression, la traitrise, l’espoir, l’amour, la mort… De fait, la matière était riche et les occasions de se perdre nombreuses ! Alors en seulement deux volumes, il a fallu faire des choix quitte à être elliptique… ce qui est le propre du 9ème Art. Cependant, le scénariste du très réussi Neuf réussit à tisser une trame cohérente pour un récit quelque peu prévisible, notamment sur le final. Il y a avait un potentiel pour un script plus noir, plus introspectif ; finalement, tout est bien qui finit bien dans ce qui pourrait devenir le meilleur des mondes.
Cela étant, le dessin de Francis Porcel - en l’état - ne saurait se prêter à une telle noirceur du propos bien que celui de Les Folies Bergère eut été parfait en pareille occasion. Ceci inspire une remarque sur la capacité du dessinateur ibérique à varier son trait jusqu’à aller, en la circonstance, jardiner sur les platebandes de Teresa Valero.
Air aurait pu être une fiction dystopique des plus sombres, il n’en est rien et le jeune public l’appréciera d’autant plus !
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