A
près le tremblement de terre, San Francisco est à genou et la proie des flammes. Dans une ville en ruine, Everett doit rendre le mystérieux tableau dérobé à son propriétaire… sa vie en dépend !
À peine six mois après la parution de Les trois Judith, La part du feu clôt le diptyque San Francisco 1906 scénarisé par Damien Marie et dessiné par Fabrice Meddour.
Toujours en couleurs directes, ce second album marque le pas. Si Fabrice Meddour excelle, dès qu’il est question de représentation féminine, son graphisme tend vers une forme de simplification (la technique évolue) et emprunte une pente similaire - comparaison n’est pas raison - aux Impressionnistes surtout lorsqu’il est question de décors : la touche remplace le trait à l’instar des planches cinquante-deux et cinquante-trois. En soi, rien de déplaisant, mais s’il est pris en compte une palette chromatique qui tire sur les bleus gris ou les bruns, l’ensemble manque d’intensité, de puissance, de luminosité voire de contrastes (San Francisco brûle !). Aussi, malgré, la qualité du travail réalisé, les pinceaux de Fabrice Meddour n’arrivent pas à rendre pleinement compte de la dramaturgie comme de la violence d'un scénario qui, à de rares exceptions près, peine à véritablement prendre du relief et à emporter le lecteur dans le tourbillon des évènements et des sentiments.
Quoi qu’il en soit, San Francisco 1906 aura eu le mérite de ressusciter, le temps d'un album, Klimt et de faire resurgir du passé l’histoire de la mégapole… qui du jour au lendemain pourrait à nouveau s’écrouler pour, cette fois, ne plus se relever !
L’intrigue désormais lancée, ce second et dernier tome va s’attacher à résoudre l’affaire du tableau alors que le tremblement de terre change radicalement le contexte. Dans ce chaos visuel les mafias chasseuses deviennent chassées par les hommes d’un général bien décidé à profiter de cette zone de guerre pour utiliser la force que lui donne son statut. Et c’est malheureusement là que l’on constate les limites de la construction scénaristique de ce diptyque puisque ni Meddour limité à décrire un paysage terne, sans relief et guère intéressant graphiquement, ni Marie qui oublie totalement ses personnages pour illustrer simplement l’aspect documentaire de son projet, ne parviennent à prolonger un premier tome qui se laissait lire avec plaisir.
Faute d’intrigue liant Everett une fois les criminels tombés sous les balles du général, les auteurs auraient pu se plonger dans l’aspect fantastique et mythologique de ces intéressants motifs que sont le tableau de Klimt et le personnage de Judith. Semblant avoir perdu le fil ils se contentent de suivre ce militaire décidé. L’aspect documentaire prend alors totalement le dessus sur l’histoire en maintenant un semblant d’intérêt immédiat. Mais en abandonnant complètement toute mécanique dramatique l’album se trouve à porter une responsabilité trop grande sur Fabrice Meddour qui malgré quelques tentatives d’imposer les thèmes klimtiens à certaines cases se trouve bien démuni en semblant errer comme son personnage dans un brouillard imperméable où toute couleur a disparu. Il en ressort une cruelle impression de premier album qui annule presque les qualités ici très mal utilisées de la technique de l’artiste. On termine donc cette histoire satisfait d’avoir découvert une catastrophe méconnue de l’histoire américaine mais agacé d’avoir lu ce qui a partiellement oublié d’être une BD.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/10/16/san-francisco-1906-2/
Second opus et fin de cette petite histoire qui s'intègre dans la grande avec le tremblement de terre dévastateur de San Francisco, qui a eu lieu en 1906.
Le dessin de Meddour est toujours en adéquation avec le sujet abordé (la peinture symboliste). Bémol me concernant, les couleurs ne sont pas suffisamment fortes pour faire ressentir les émotions de certaines séquences clés (le dynamitage des bâtiments, l'explosion de violence à Chinatown, les pillages…).
Au final, ce diptyque aura été sympathique et aura eu le mérite de relater ce terrible incident avec les conséquences tout aussi désastreuses, et de mettre à nouveau en lumière les œuvres du peintre Klimt. Le dossier de fin d'album est par ailleurs très instructif sur le sujet.
Je suis un peu déçu par de second tome. Le dessin est identique et le scenario suis son cours avec le même risque mais la fin me laisse sur la fin sans mauvais jeux de mots.
Je rencontre le dessinateur ce week end donc j'aurai peut être des précisions car je n'ai pas probablement pas tout saisi en lisant cet album...