Nyota et les surveillants des étoiles 1. Supernova

N yota a vendu la peau de l’alien avant de l’avoir coincé. Persuadé de décrocher le diplôme de Surveillant des Étoiles les doigts dans le nez, le Cadet déchante en s’apercevant que son nom n’a pas été cité. Lui qui rêvait de s’envoler enfin à bord d’un Rap-ACE dernier cri pour sauver les habitants de la galaxie, c’est raté ! Alors qu’il se morfond, une alarme retentit : il y a urgence sur AL-X2 ! Décidé à agir, Nyota monte dans le seul vaisseau qu’il trouve, celui de Jean-Michel, le robot-nettoyeur, et met le cap sur la planète. À lui de faire ses preuves sur place.

Paré·e·s au décollage et à l’exploration interstellaire ? C’est à cela que le scénariste Pierre Joly (auteur des albums jeunesse La jeune fille et l’oiseau et L’enfant et le monde) et la dessinatrice Lucile Thibaudier (Sorcières, sorcières, Enola et les animaux extraordinaires) invitent le jeune bédéphile avec Nyota & les Surveillants des Étoiles. L’objectif affiché est de proposer une aventure spatiale à visée instructive et ludique, un peu à la manière de Il était une fois l’espace.

En la matière, le premier tome répond aux objectifs, en s’intéressant aux supernovæ, sujet approfondi dans le cahier pédagogique en fin d’album. L’histoire démarre de façon assez classique, en plaçant le héros dans une situation qui va l’amener à s’affranchir des règles afin de sauver une planète en détresse, en appliquant la devise de son institution. Doté d’un caractère bien affirmé, le personnage principal est talonné par un précieux allié de circonstance qui a tout du fidèle compagnon au long cours. La paire peut dès lors affronter les périls galactiques et les malfaisants plus bêtes que méchants. Malgré un côté parfois trop gentillet, le récit ne manque pas d’allant. Puis, avoir fait de l’astre au bord de l’implosion un protagoniste à part entière, doué de parole et d’émotions, a son charme. Par ailleurs, la partie graphique assurée par Lucile Thibaudier transporte sans peine dans les vastes espaces interstellaires. Le trait s’avère expressif et le découpage, bien articulé, offre des planches assez aérées. Cependant, si la faune galactique apparaît relativement variée, la flotte spatiale, elle, reste limitée et les décors parfois trop uniformes ou chiches en détails – notamment dans la station des Surveillants des Étoiles. La mise en couleur à l’aquarelle pallie en partie ce défaut et donne à apprécier de jolis fonds étoilés, un astre étincelant de mille feux, ainsi que des atmosphères saturées de chaleur plutôt réussies.

Lançant une nouvelle série jeunesse de science-fiction, Supernova constitue un agréable divertissement, susceptible de plaire aux astronautes en herbe.