À Chapatanka, la loi s’appelle Marie Edwards, la shérif locale. Elle connaît son boulot et ne rigole pas. Egalement romancière, elle s’inspire souvent de ses enquêtes pour nourrir ses écrits. Bon, à part les habituelles disparitions inexpliquées et les promeneurs dévorés par un ours ou une autre bête de la forêt, il ne se passe pas grand-chose dans cette petite ville du Midwest. Sans compter le FBI, ces enquiquineurs de feds qui débarquent et veulent vous apprendre votre métier dès qu’un cheveu tombe sur la soupe (alors que tout le monde préfère les hamburgers). Enfin, bref, je m’égare, tenez-vous à carreau et votre séjour se passera sans anicroche.
B-Gnet et Jocelyn Joret ont mitonné une parodie de polar rural pas piquée des hannetons avec Chapatanka. Les ingrédients sont simples : détournements, références à gogo et abus des stéréotypes. L’ensemble est vaguement organisé autour d’intrigues servant principalement de prétextes à une infernale chasse au bon mot et à la chute qui tue. Parfois, ça marche et les rires sont au rendez-vous. À d’autres moments, c’est juste lourd et sent la redite ou le déjà-vu mille fois. Telle est la dure réalité dans l’univers impitoyable de l’humour et de la dérision. Cela dit, ce recueil d’histoires courtes s'avère très bien ficelé. En effet, l’album forme finalement un tout cohérent dans lequel les différents fils narratifs et les innombrables running gags arrivent à terme et se referment sur une ultime crise d’hilarité («C’est pour rééquilibrer la balance des profanations»).
Écriture tonique, dessins et mise en page dynamiques, Chapatanka n’est pas la série la plus novatrice du plateau. Elle s’avère néanmoins parfaitement réalisée et permet de passer un excellent bon moment de détente qui plaira certainement à tous les amateurs de cinéma et autres séries policières made in USA.
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