Love me, please... love me !
Elles sont folles de Mou…
Pourquoi le pourchasser chaque jour ?
Lui qui n’est qu’amour !
Love me, please... love me !
Elles sont folles de Mou…
Pourquoi, prennent-elle tant de plaisir
À le faire courir ?
Innocente en apparence
Cette fable, sur sa vie,
Fait-elle vraiment envie ?
Pour certains, il aurait de la chance,
Même si, même si,
Il restera toujours ainsi !
Love me, please... love me !
Elles sont folles de Mou…
Mais que pouvez-vous retenir ce jour,
De ses multiples amours ?
Devant tant de bien-pensance,
Parfois viendrait l’envie
De tous ces clichés faire fi,
Et d’oublier toute bienséance.
Mais finalement, je me dis,
Que ceci, it’s not to me.
Love me, please... love me !
Elles sont folles de Mou…
Gentillet, mais réducteur,
Même en apesanteur.
Love me, please... love me !
Elles sont folles de Mou…
De cette histoire, il faut en sourire,
À défaut d’en rire.
[Sur une mélodie (et quelques paroles) de Michel Polnareff]
Les losers ont également le droit de vivre même s'ils peuvent se transformer par accident en monstre tentaculaire, objet de tous les fantasmes. Voici une fable mi-érotique sur une ode au plaisir voulue hilarante par l'auteur. Oui, on est bien dans la satire sociale.
Visiblement, Benoît Feroumont aime bien le thème de la transformation qu'il avait déjà abordé dans « Gisèle et Béatrice ». Cependant, force est de constater qu'il va ici beaucoup plus loin dans le concept.
Je n'ai pas trouvé ce récit un peu mou comme l'indique bien le titre mais bien au contraire. Il s'agit d'explorer la sexualité sous toute ses facettes en sortant des sentiers battus. Certes, ce poulpe de l'amour peut se montrer assez adorable mais il devient vite un phénomène et surtout indispensable pour les femmes en quête de désirs sexuels.
J'ai bien aimé ce traitement très original sur le mode de la fable afin de faire passer le message. C'est quand même assez osé mais pas du tout maladroit. L'humour est bien présent pour nous faire accepter un postulat de base assez dégoulinant. Le dessin est toujours aussi sucré avec des couleurs qui font dans la douceur et la sensualité.
Au final, une lecture assez sympathique avec un aspect érotique assez soft et une réflexion bien présente. Bref, j'ai adoré ce titre particulièrement inventif.
Je ne sais trop que penser de cet album. Le dessin est surprenant, mais très bien. Et ça se lit tout seul. Je pense qu’il manque deux choses : un fil rouge plus tangible (on assiste plus à une succession de scènes qu’à une véritable histoire) et des personnages plus attachants (aucun ne reste vraiment en mémoire).
J’ai, de (très) loin, préféré Gisèle & Béatrice, plus rythmé.
Mou mou pour ma chérie ma chérie, mou mou pour mon chéri mon chéri: Feroumont fait fondre tout le monde
Dix ans après Gisèle et Béatrice, Benoît Feroumont s'offre à nouveau une escapade coquine et fantastique, et néanmoins sociétale, avec Mou. Un super-héro(tique) inattendu.
Chronique à lire en ingégralité et avec plein d'extraits sur : https://branchesculture.com/2024/06/04/mou-benoit-feroumont-bd-dupuis-humour-erotisme-coquin-conte-fantastique-plaisir-transformation-mutant-chasse-monstre-infidelite/
"Mou, Mou, Mou est venu entre nous, Mou Mou, j'ai plus la force du tout, de croire qu'j'vais résister." Il est passé par ici, il repassera par là, en attendant tout le monde en parle: Hugues Dayez et Rudy Léonet, Macfly & Carlito, Eric Zemmour et Pascal Praud. Sans oublier les instagrammeurs pros et les addicts des réseaux en tous genres. Mou ne laisse personne insensible.
Mou? Ouhla, vous, vous venez de débarquer! Vous n'avez pas entendu parler de cette créature inclassable qui est arrivée en ville comme un cheveu dans la soupe? Sûrement un extraterrestre... brrr. Sauf que le "monstre" (on est toujours le monstre d'un autre) qui privilégie les égouts et les cabinets de toilette pour se déplacer, se révèle être une bête de sexe et de sensibilité. La star des réseaux. L'ennemi public n°1 pour ceux qui disent que le travail rend libre et tant pis si ce n'est pas l'éclate au pieux... alors que c'est l'amour charnel qui nous met sur orbite.
Quand on fait sa rencontre, on a envie de se blottir, de se laisser aller, d'être insatiable. Comme l'inconnue que Benoît Feroumont a choisi de mettre en couverture, cramponnée, telle une Jane des villes, à ce qui semble être l'appendice d'un éléphant. Détrompez-vous, Mou est bien mieux pourvu.
Mais puisqu'il trompe énormément, il pourrait bien mettre un coup de fouet aux couples qui vivent ensemble par habitude (ou parce que l'un des partenaires met l'autre en prison), faute de mieux. Monstre de délicatesse et de doigté, Mou chamboule tout, traverse les castes, annihile les règles. À deux, à trois, avec des hommes, avec des femmes, avec des indéterminés, tout le monde est semblable et à la fois différent face à l'extase.
Quand donner du plaisir, trouver l'accord parfait avec l'autre (les autres), c'est aussi se donner du plaisir. Même si, quand il n'est pas au lit, Mou tente de retrouver sa vie d'avant... Pourtant, en se réveillant dans la peau d'une sorte de pieuvre, il a perdu toute capacité à se faire comprendre des humains. Peut-être est-ce le moment d'accomplir sa quête, de trouver qui il est, qui il sera vraiment et de se prouver qu'il n'était pas seulement le loser dont on se moquait, castré par sa mère.
Dans un Royaume tout public ou un conte pour public averti, Benoit Feroumont a ce don et les rondeurs pour nous embarquer, avec de la poésie et de l'humour plutôt que de la vulgarité graveleuse. Bien sûr, un nombre incalculable de corps se déshabillent et se rhabillent, en toute impunité et simplicité, mais il y a de la classe, du naturel, rien de contrôlé ou d'écrit, pour arriver à l'orgasme. Ces personnages, aussi vrais qu'ils sont en papier, se laissent porter, si bien que le récit va de surprise en surprise, avec brio et beaucoup d'esprit. Jusqu'au contrepied final.
Mou, ce n'est pas que sexuel. Loin de là. Rien n'y est facile, tout y est fragile, subtile, et Benoît Feroumont s'y adonne de manière très créative (dans les dessins et les couleurs), très récréative. Rafraîchissant et dyna"mou"que. Coquin et mature.