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eorges, Noël, ça ne lui fait ni chaud ni froid. Mais lorsque, quelques jours après la fête, il découvre son voisin ivre mort dans l'escalier, sa vie bascule. Parce que, voyez-vous, ce voisin, c'est le père Noël. Leurs discussions vont faire renaître chez ces deux hommes de bien mauvais souvenirs... Georges sera-t-il à la hauteur ? Pourra-t-il devenir le nouveau père Noël ?
On connaissait Philippe Bonifay par le scénario de Zoo, l'une des bandes dessinées les plus attendues de l'édition franco-belge. Avec Mon voisin le père Noël, il écrit un album d'une grande sensibilité, sans la naïveté presque inhérente aux contes de Noël. Ses personnages pudiques ne se dévoilent qu'en aparté, et leurs discussions pleines de retenue sont poignantes. Les plus beaux salauds deviennent des victimes quand ils passent par la plume du scénariste. L'album navigue sans souci entre les flash-back et le présent bien réel des deux voisins, sans perdre le lecteur, tout entier tendu vers la "révélation finale".
Dans cette œuvre ardue, le scénariste est accompagné d'une magicienne, Béatrice Tillier. Ses Fées et Tendres Automates avaient présenté une dessinatrice virtuose au trait superbe, à tel point qu'on a parfois chuchoté, à tort, qu'elle reprendrait Sasmira. Mais elle préfère créer ses propres séries. Dans Mon voisin le père Noël, dès la première planche, tout est dit. Graphisme et couleurs sont ultra réalistes, et pourtant le dessin garde une part de rêve. Les personnages ne sont pas réellement attachants, le trait reste cliniquement précis, et ce sont les couleurs, plus ou moins chaudes, qui font toute l'émotion, la chaleur ou la cruauté de la scène.
Philippe Bonifay et Béatrice Tillier signent avec Mon voisin le père Noël un très bel album, dont le seul défaut, peut-être, est qu'il lui manque deux planches, qui rendraient la fin moins abrupte. Mais cette violence n'est-elle pas l'une des leçons de l'album ? Faire le bien autour de soi un peu tous les jours, plutôt que beaucoup une fois par an, cela semble un bon programme en cette période de résolutions pour la nouvelle année.
J'avais rencontré il y a quelques mois un passionné de bd très sympathique de surcroît dans un festival qui m'avait parlé de ce titre un peu méconnu que j'ai eu un peu de mal à trouver. Il est pourtant signé par Philippe Bonifay connu pour son travail sur la série Zoo ou encore Béatrice Tillier qu'on ne présente plus avec Le Bois des vierges ou encore Fée et tendres Automates.
Il m'avait prévenu que l'image du Père Nöel allait prendre un sacré coup malgré ce titre évocateur de rêveries. J'ai bien compris la problématique du rachat de sa faute et du pardon. Faut-il alors devenir un père Nöel et endosser son beau costume rouge après avoir violé une enfant ou fait massacrer des compagnons de résistance durant la dernière guerre ? Toute la question est là et cela ne laissera pas indifférent le lecteur.
Le dessin de Béatrice Tillier me plaît toujours autant. La qualité graphique sera bien au rendez-vous avec toute cette finesse dans le trait et les couleurs choisies. Le scénario se tient à la présentation de deux personnages qui échangent leur lourd passé. Il y a une contradiction manifeste entre leurs sensibilités actuelles et leur abominations passées.
Quand on referme la dernière page, il y a comme un goût amer. On n'a pas forcément envie d'épouser cette version de ce que peut représenter la fête de Nöel. Un conte beaucoup trop noir dont la fin laisse un peu perplexe.
Une rencontre entre voisins au hasard d'un couloir. L'un se dit être le Père Noël et veut passer le flambeau au voisin ahuri. La discussion s'engage, d'abord sceptique pour évoluer de façon inattendue.
Cette BD est tout simplement belle. Belle car il n'y a pas de naïveté ici, seulement des personnes avec leurs secrets pas forcément avouables, leurs états d'âmes et au bout du tunnel un peu de rêve et d'espoir. Le dessin, joli, est rehaussé par les couleurs de Béatrice Tillier qui plongent dans des ambiances chaudes ou froides avec habileté et délicatesse.
Il ne faut surtout pas lâcher cette oeuvre avant la dernière case car la réflexion se poursuit jusqu'au bout pour le personnage principal. Quant à nous, elle nous accompagnera encore un moment après fermeture du livre.
Une très belle BD à conseiller à tous.
A croire que j'accroche pas du tout au travail de cet auteur..: j'ai lu que le 1 de zoo et avait trouvé cela trés mauvais...
Ici, on reste au même niveau c'est à dire dans le plus mauvais que j'ai pu lire en bd... Lu en moins de 20 min, je n'arrive pas à cerner l'interet de l'histoire, et l'abscence de scénario me semble inédit...
Des dessins plutot sympa, mais un album sans trame, sans intrigue, sans rien en fait, j'arrive pas à en saisir le but...
Je signale qu'il n'y a aucune dimùension peotique ou métaphorique.. à interpreter
Bonifay, ce génie de la sensibilité et de la naïveté nous remet ça avec ce conte noir de Noël. Zoo demeure cependant son opus.
Une histoire de rédemption, de foi..et de folie bien placée. De toute façon, ne faut-il pas être un peu fou pour croire au Père Noël???
Mon Voisin le Père Noël est un album plutôt réussi. Ce one-shot, sorti en période de fêtes, est pourtant loin d'être un conte de Noël.
Le scénario de Philippe Bonifay est très subtil. Il nous fait découvrir deux personnages que la vie n'a pas épargnés. Au fil des pages, on découvre leurs souvenirs et on finit par avoir pitié de ces deux paumés. L'auteur nous sensibilise à leurs douleurs et à leurs regrets, ce qui les rend attachants.
Le dessin de Béatrice Tillier est vraiment réussi. Son graphisme, tout en finesse, est parfait pour ce genre d'histoire. Certains plans larges comme aux pages 26 et 27 sont de toute beauté. Un très beau travail !
Profitant des fêtes de fin d'année, Casterman tente d'obtenir un succès de l'ordre de celui de "un pas vers les étoiles", publié chez Soleil deux ans avant. C'est en espérant retrouver les même sensations que j'ai commencé cet album.
Le début m'a vite fait comprendre que les auteurs ne voulaient pas faire un plagiat du one shot de chez Soleil. Bien qu'on trouve quelques similitude entre les deux oeuvres (le côté sensible, la naïveté de certaines situations), le ton est résolument plus adulte dans Mon voisin le Père Noël. J'ai dévoré les 40 premières planches avec bonheur... et puis c'est la déception.
La fin semble raccourcie, tout va très vite. Le rebondissement est bien vu, mais ses conséquences tellement peu exposées qu'on se demande si tout ça avait de l'intérêt. On s'éloigne brusquement du héros qu'on suivait depuis le début, et une fois l'album refermé, on a la sensation qu'il manque quelque chose. Souhait délibéré des auteurs ou bien limite de l'éditeur ? Toujours est-il que ce conte aurait mérité un format un peu plus long... "Un pas vers les étoiles" faisait quand même 78 planches...
Quelle bonne idée de Casterman de sortir un conte de Noël juste avant les fêtes. Par contre si certaines planches apportent un côté féerique à ce one-shot, le lecteur retombe vite les pieds sur terre, dû à la noirceur du récit.
Les dessins sont splendides, avec beaucoup d’expressions sur les visages et des planches féeriques sur deux pages. L’histoire est quant à elle, assez sombre et donc en contradiction avec cette ambiance de Noël, mais cette noirceur est mélangée avec finesse aux fêtes de Noël.
Le scénario, basé sur l’origine d’un père Noël qui porte un lourd fardeau derrière sa barbe blanche, n’est pas neuf et fait fortement penser au scénario d’un autre excellent conte de Noël édité chez Soleil «Un pas vers les étoiles». Par contre, à l’instar de «Un pas vers les étoiles» qui avait un côté plus fantastique, ce conte si est plutôt réservé aux adultes dû à sa noirceur et son réalisme qui ont tendance à nous faire basculer vers l’effroi.
Personnellement j’aurais aimé encore une ou deux planches en plus vers la fin, même si cette fin ci colle parfaitement à ce surprenant conte de Noël qui aura sûrement le mérite de modifier fortement votre perception du père Noël.