T
om voulait se réfugier à Epsilon, une ville réputée sûre, afin de se mettre en sécurité, elle et son futur bébé. Évidemment, la réalité s’est révélée très différente de ce à quoi elle s’attendait. Surtout, Adam n’est plus là. Mort ? Blessé et laissé agonisant sur la route ? Elle ne sait pas. Enfin, les gens d'ici semblent gentils, particulièrement en tenant compte des circonstances. Amadala lui fait un peu peur, mais c’est la cheffe et c’est normal qu’elle soit dure pour faire respecter l’ordre. Momo, le gamin qui lui sert de guide est plus sympa. Peu à peu, celui-ci se confie à la jeune femme et lui dévoile ce qui se cache derrière la quiétude apparente de la cité.
Suite et fin de l’épopée désespérée de Tom à travers les terres ravagées de la planète. Le premier tome avait permis au lecteur de faire connaissance avec l’héroïne dans sa fuite vers un éden supposé ; ce second volume se concentre exclusivement sur le semblant d’organisation sociale d’Epsilon et ses conséquences sur les différents personnages. Sans trop en dévoiler, les amateurs de récits post-apocalyptiques comme Jérémiah, par exemple, ne seront pas foncièrement surpris avec la version imaginée par Lolita Couturier, quelques détails près, cela va sans dire. En effet, la maternité et les espoirs que celle-ci porte continue de servir de fil rouge aux évènements. Soyez avertis, il n’est jamais bon de se mettre entre une mère et son enfant !
Alternances de moments contemplatifs et de scènes d’ultra-violence, la narration continue de jouer sur les contrastes. Si l’autrice se débrouille mieux dans la lenteur que dans l’action, force est de constater que l’ensemble forme un ouvrage cohérent et très bien mené. La gestion des instants de silence ou de flottement s’avère excellente et informe de l’influence que le monde des mangas a eu sur la dessinatrice et sa façon de raconter. Un dernier mot sur les couleurs : lumineuses et éclatantes, celles-ci apportent un contre-pied parfait à l’ambiance de fin des temps du scénario. Cette opposition apporte une dimension supplémentaire et palpable à l’album.
Classique, à la limite du convenu pour certains protagonistes, Détour par Epsilon est une jolie itération d’un genre très visité, tant en littérature, en BD qu’au cinéma. Lolita Couturier réussit cependant à glisser des préoccupations nouvelles et proposer une vision, peut-être pas totalement innovante, mais certainement intéressante et véritablement prenante.
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