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n immeuble, 3 appartements, des voisins et un dogue allemand, voilà le décor. Pour l'histoire ou plutôt les histoires elles se rangent dans la catégorie "petite", mais sont de celles qui bout à bout font l'humanité. En somme, des tranches de vie, de celles que vous pouvez ou malheureusement ne pouvez pas avoir avec vos voisins.
De l'indifférence d'abord. Quoi de plus naturel que de ne pas s'intéresser au couple d'âge mûr du dessous quand on est étudiant et que l'on a déjà bien trop à faire avec la fiesta, les jeux vidéos et l'amour. De l'indifférence donc, mais qui se transforme peu à peu au fil des incidents/petits malheurs/grand bonheur en relations humaines qui peuvent déboucher sur en amitié sincère, même naissante. Mais n'allons pas trop vite, ce n'est que le début de cette histoire.
Vanyda est une femme, cela se ressent par le traitement des personnages féminins. Mais sa force, c'est sa capacité à se projeter chez les hommes et en traduire les forces et les faiblesses, le tout avec une justesse étonnante. Le résultat est un ravissement de vérité et d'humour qui donne à cet album un ton juste mais jamais grave.
Le trait de Vanyda fait bien sûr penser au manga (c'est une de ses influences avouées) mais n'est pas sans rappeler une certaine simplicité d'un "Christopher" ou des "Dupuy/Berberian". Le mixte des deux est un vrai régal.
L'éditeur "la boite à bulles" a eu la bonne idée de rééditer le premier volume de "l'immeuble d'en face" (initialement édité par "Bom Bom production" qui reprenait l'ensemble des planches parues dans le fanzine "Porophore") en y incluant ce qui aurait du être le tome 2. On y gagne en quantité (166 pages) mais aussi en qualité d'impression. Frédéric Boilet se fend d'une préface qui achèvera de vous convaincre si cette chronique ne l'a pas déjà fait.
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