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rois cents ans après la guerre nucléaire qui a ravagé la Terre, l’Humanité a repris un semblant de normalité. Des nouvelles villes ont grandi sur les cendres des anciennes. La science connaît aussi un renouveau, particulièrement depuis que les secrets du voyage dans le temps ont été décryptés. Loin de ces considérations, pour les jeunes Emily, Cléo et Alexander Moon, c’est la vie de tous les jours qui est importante. Triplés aux caractères bien trempés, ils sont la terreur des directeurs d’école. Il faut dire que leurs parents, accaparés par leur travail, ne sont pas trop présents et ils se retrouvent souvent seuls. Quand Alexander tombe sur une arme cachée dans la boîte à fusibles de la maison, la découverte provoque des questionnements. Papa et maman occupent des postes de gratte-papiers au ministère, donc, le flingue ne saurait être à eux. Alors, à qui et comment est-il arrivé là ?
Johan Vandevelde a rassemblé tous ses éléments favoris des récits de SF et autres thrillers techno afin d’imaginer Moon. Cadre post-apocalyptique, agents spatio-temporels (et paradoxes qui vont avec), robots, une équipe de gamins délurés et ce qu’il faut de mystère, voire de complots, tout y est. Pour ce qui est de l’originalité, c’est moins le cas, évidemment. Passé le sentiment d’être en présence d’un florilège des meilleurs moments du cinéma et de la BD de genre de ces cinquante dernières années, il faut bien avouer que le scénariste a su précisément organiser et poser son histoire. Fluidité de la narration parallèle entre les époque, suspens et scènes d’action, sans être un page turner absolu, l’album se lit avec plaisir. La principale raison tient à la distribution. Outre le trio infernal aux personnalités contrastées et complémentaires, leurs parents s’avèrent également percutants. Forts en gueule, intelligents, soupe-au-lait, ils sonnent juste et donnent le ton à une aventure, certes convenue, mais néanmoins agréablement troussée et menée tambour battant.
Encore en rodage, Stephan Louwes ne peut cacher son admiration envers Grzegorz Rosiński. Plus qu’une simple influence, le trait du dessinateur de La complainte des landes perdues se remarque à chaque page de l'ouvrage. Il y a pire comme maître. Par contre, en l’état, il est difficile de se faire une réelle idée des capacités de Louwes, tant son style demeure calqué sur celui de Rosiński. Pour le reste, le découpage et la mise en scène sont au point et, à l’image du scénario, passablement convenu tout en étant appliqué.
Ultra-classique dans son fond et sa réalisation, Une balle pour un croisé permet de poser les bases d’une série en devenir. Espérons que les auteurs sauront s’éloigner de leurs modèles et proposer une suite avec plus de personnalité et sentant moins le déjà-vu.
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