A
ttila, le roi des Huns, vient d'obtenir les coordonnées stellaires de Rome, la planète capitale de l'Orbis romain galactique et lance ses hordes à l'assaut de l'orgueilleuse planète. Face à lui, son ancienne amante, sous les traits du général Aetius, l'attend de pied ferme avec ses légions. Mais au-delà de la confrontation titanesque entre les deux armadas, c'est surtout d'un duel entre le dieu Mars et la déesse Kerka dont il s'agit. Ce combat entre une force destructrice et une force protectrice serait même la conséquence d'une tragédie écrite depuis des millénaires et qui, sans cesse, se rejoue.
Avec "Vae Victis", l'intrigue première du récit, à savoir la confrontation armée entre les Huns et les Romains, prend fin lors d'un climax de violence comme la galaxie n'en a jamais vu. En même temps que les personnages, le lecteur découvre petit à petit que derrière les forces politiques et militaires en présence, d'autres forces, bien plus terribles et puissantes, sont à l'oeuvre. Les héros déboussolés n'ont d'autres choix que jouer jusqu'à la fin le rôle qui leur a été attribué. Le mystère s'épaissit rendant le récit de plus en plus haletant : le passage entre les deux intrigues est rendu de manière magistrale, sans aucune cassure et de manière extrêmement "logique".
Le dessin ne souffre d'aucun défaut, marquant à la perfection la folie ambiante sur les expressions des visages. Les combats spatiaux sont de toute beauté et sont décrits de manière très adroite : on peut suivre pas à pas les manoeuvres des deux camps sans jamais perdre le fil du récit.
"Vae Victis" relance donc le récit de manière magistrale. Attendez-vous à une très grande frustration lorsque la lecture prendra fin. Eh oui, il faudra encore attendre avant de connaître la suite de ce qui est maintenant devenu un must de la SF en bandes dessinées.
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