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ne rue comme il en existe des milliers, un bel après-midi et un corps, un poignard dans la poitrine. La police est déjà sur les lieux et l’inspecteur est formel : « Cet homme n’est pas mort de façon naturelle.» « Les indices sont plutôt maigres », lui répond son commissaire. Une sale affaire.
Après une première et décevante parodie de genre (Une bonne comédie romantique française, Delcourt, 2022), Yann Rambaud, associé à l’occasion de ce nouveau projet à Lorrain Oiseau pour ce qui est du scénario, s’attaque au polar de cinéma ou de série télé avec L’énorme enquête. La recette et les influences (Fabcaro dans chaque case, Kad et Olivier pour l’esprit général) demeurent les mêmes, le résultat aussi, malheureusement. Décalage permanent, absurde et références à gogo, le récit se résume à un interminable égrenage de clins d’œil, aussi bien visuels que thématiques. Évidemment, ce qui est amusant sur quelques cases devient rapidement fatigant et artificiel sur la longueur. Se moquer et détourner les stéréotypes sont des objectifs intéressants, mais encore faut-il que la démarche repose sur quelque chose de concret ou apporte, ne serait-ce, qu’un soupçon de vision critique pertinente. Ce n’est absolument pas le cas, les auteurs se limitent simplement à aligner les situations les plus ubuesques, sans avoir quoi que ce soit de tangible ou d’innovant à raconter.
Deux-trois sourires perdus dans un découpage et une mise en image déjà vieillots, le constat peut paraître sévère pour cette Énorme enquête. L’humour est exigeant et ne tolère aucun à-peu-près et aucune facilité. Telle est l’unique loi de l’umour et de la bandedessinée.
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