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iroto vit dans le village des « 99 marches », une mince bande de terre proche de la sortie 1415 de la gare de Yokohama. Ayant envahi la quasi-totalité de l’île de Honshû au cours de deux siècles de duplication, la station n’est accessible qu’à ceux auxquels a été greffée une puce « Suika ». Malgré l’absence d’implant, le jeune homme s’apprête à pénétrer dans l’intragare grâce au ticket spécial que lui a légué un inconnu mourant, en lui confiant une mission : retrouver le chef d’un groupe mystérieux. Passés les escalators et les autocontrôleurs, il aura cinq jours pour explorer les vastes dédales souterrains et éviter les obstacles qui se dresseront sur sa route.
Adaptation d’un light novel de Tatsuyuki Tanaka, Yokohama station fable propose un récit futuriste prenant pour décor l’une des plaques tournantes des transports en commun de la région de Tokyo et intégrant des artefacts familiers aux navetteurs nippons. L’environnement participe pleinement à la trame qui, dans ce tome initial, ressemble à une promenade-découverte à travers de longs couloirs, souvent déserts, quelquefois bondés. En dépit de quelques pics, l’action reste assez calme et la narration est plutôt axée sur les réflexions d’Hiroto et ses rencontres. Celle avec Shamaï apporte notamment de nombreuses informations sur la situation générale du pays, certaines rivalités ou pratiques et, ce faisant, étoffe l’intrigue. Ainsi, la curiosité est titiller juste ce qu'il faut pour avoir envie d'en apprendre davantage. Le dessin de Gonbe Shinkawa accompagne agréablement le scénario de Yuna Isukari. Son coup de crayon est maitrisé et expressif, son découpage lisible, aéré et dynamique. Le mangaka soigne également les éléments technologiques (machines, matériel), ainsi que le rendu des corridors du métro dans lesquels déambulent Hiroto. La dégaine un peu nonchalante de ce dernier et celles des autres personnages s’avèrent convaincantes.
En dépit d’un léger manque de rythme, Yokohama station fable débute de façon satisfaisante. La série comptera trois tomes et les amateurs peuvent aussi découvrir l’œuvre originelle, publiée en parallèle par Delcourt/Tonkam.
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