"Ciel bleu et vie rose !" Tel est le credo de l'élite urbaine à laquelle Will Jones appartient. Vivant dans le calme d'une très riche métropole, dans un quartier huppé, il passe sa vie entre le bonheur procuré par sa babe Kiss (une androïde chargée de le détendre dans tous les sens du terme) et son travail à l'académie historique, qui consiste à lisser les témoignages du passé pour les rendre acceptables. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes dirigé par Andy et Carla, jusqu'à que Will découvre un objet interdit que quelqu'un a glissé dans la poche de sa veste restée au vestiaire : un livre.
La dystopie est un genre de l'anticipation particulièrement exigeant en terme de construction narrative. Des grands auteurs s'y sont frottés avec succès, livrant au passage quelques œuvres devenues cultes. Difficile alors de faire mieux ou de faire preuve d'audace pour surprendre un lectorat d'habitués sans le brusquer. L'intrigue d'Utopie semble vouloir éviter de courir ce risque : elle peine à démarrer avant de gagner en efficacité en s'appuyant sur des éléments déjà vus ailleurs. Le scénariste donne l'impression d'avoir mis Orwell, Huxley, Harrisson et Bradbury dans un mixer. Les quelques questions que le bédéphile se pose lors de la lecture n'obtiennent que peu de réponses ou alors, elles sont éludées par des ellipses. Attention, le travail de Rodolphe est loin d'être mauvais. Néanmoins, son récit reste trop collé aux standards de l'anticipation pour être palpitant ou original. Prévue sur trois tomes, ces deux derniers points pourront peut-être apparaître dans la suite.
La partie graphique de Griffo est agréable. Académique dans le design des personnages, le dessin est davantage osé dans tout ce qui concerne l'architecture de la cité utopique des riches et dans l'aspect des véhicules et machines. Côté colorisation, en optant pour des nuances de bleu, l'artiste parvient à générer une ambiance glaçante et aseptisée. L'élément perturbateur, le livre, est lui de couleur rouge, un choix tout et hautement symbolique.
Ce premier tome plante le décor et introduit l'histoire en restant dans les petits souliers du genre de l'anticipation. À réserver aux aficionados des sagas dystopiques.
bon, c'est un peu stéréotypé, mais ça se laisse lire avec plaisir, le dessin est convenu mais agréable, maintenant c'est vrai que le couple Leo-Rodolphe (Leo n'y est pour rien) fait beaucoup de commercial ! beaucoup de séries en stand-bye, finissez ce que vous commencez avant d'en attaquer une nouvelle !
Cette adaptation de "1984" transposé dans "Le meilleur des mondes" ne présente à mes yeux aucun intérêt. Les textes sont niais, les dessins médiocres, l'univers science-fictif rabâché.
Il y a juste un point où le scénariste a vu juste : il y a une erreur fondamentale dans le "1984" d'Orwell : un état dictatorial ne s’appuierait pas sur une interdiction des relations sexuelles mais sur leur banalisation et leur stérilisation. Du coup, Rodolphe a également tout faut : puisque son univers corrige l'erreur d'Orwell, il aurait fallu inverser la relation transgressive avec Clara : dans un univers où la sexualité est banalisée, la transgression n'est pas dans plus de sexualité mais dans une relation platonique. Le seul fait que Clara ne soit pas un robot mais un humain ne suffit pas à donner à la transgression reprise sans grande imagination par Rodolphe la force qu'Orwell insère dans son roman.
Mon Dieu que c'est mauvais ! Entre des personnages peu attachants (notamment le héros qui est aussi charismatique qu'une endive bouillie), un scénario cousu de fil blanc, un univers dépourvu d'originalité car maintes fois vu et revu, que ce soit en littérature ("1984", "Le meilleur des mondes"), au cinéma ("Le roi et l'oiseau", "Brazil") ou en BD ("Horologium", "SOS Bonheur") et un dessin que pour ma part j'ai trouvé extrêmement repoussant, rien ne m'a plu dans cette BD.
Ça ressemble à de la SF d'il y a quarante ans. Peut-être les inconditionnels de ces récits d'anticipation façon "Le meilleur des mondes" y trouveront leur compte, mais pour ma part, c'est totalement sans intérêt.
quand un nouvel album écrit par Rodolphe sort il attire immédiatement mon attention d'autant plus quand le dessinateur est Griffo.
cette fois nous avons affaire à une série mélangeant anticipation et SF.
difficile de la classer définitivement dan sun genre ou dans un autre.
le scenario est un mélange de 1984 et du meilleur des mondes.
il nous présente une société très clivée et inégalitaire avec d'un coté une élite complétement lobotomisée qui bénéficie d'un mode de vie "idéale" du type de celui rêvé par les "éveillés" de notre époque et de l'autre ceux qui ne sont rien pour reprendre une phrase bien connue.
le héros découvre que son monde idéal ne l'est qu'en apparence.
j'ai franchement bien aimé cet album que j'ai lu d'une traite.
tout n'est pas parfait car il y a certaines incohérences mais rien de grave pour l'histoire.
les dessins de Griffo sont comme à son habitude très bon.
vivement la suite