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omie aimerait être comme les habitants de l'île de Galguantes et ne pas tout extérioriser. Danaé, elle, souhaiterait que son amie lui apprenne à « déborder ». Les deux jeunes filles vont donc conclure un marché. Tandis que l'insulaire apprendra à son amie à être apathique, cette dernière déploiera tout son savoir-faire pour aider sa copine à exprimer ses sentiments.
La préface de Jérémie Moreau a beau prévenir le public, à la lecture de Sans Panique il est difficile de croire que c'est la première bande dessinée de Coline Hégnon. En effet, la fluidité et l'aisance qu'elle déploie tout au long des quelques deux cents planches impressionne. Pourtant, entre un trait éloigné des canons de la bande dessinée franco-belge classique, une intrigue qui sollicitera la suspension d'incrédulité du lectorat et une palette de couleurs aussi chatoyantes qu'improbables, l'autrice n'a pas choisi la facilité.
Toutefois, son récit embarque rapidement. Romie, son héroïne, est attachante malgré ses accès de colère. Ils lui sont d'ailleurs aisément pardonnés au vu de sa situation de départ. Sa relation avec Danaé est un des points forts de cette histoire, révélant la fragilité et la candeur des protagonistes. Surtout, l'inventivité du découpage et de la mise en scène de la dessinatrice rend la lecture immersive et prenante. Le mélange gravité du danger et humour des dialogues fonctionnent à merveille et amènent à l'issue presque sans s'en rendre compte ; encore un indice qui confirme que cet album est, jusqu'au bout, une belle surprise.
Déroutant et hypnotique à la fois, Sans Panique est une première œuvre dont la fluidité et la maîtrise narrative étonne. Il révèle également une autrice dont le talent ne laisse pas indifférent.
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