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izarres, vous avez dit bizarres ? Les journées de Hellboy le sont assurément ! Qu'il soit en vacances en Enfer, à un concert donné par des zombies ou encore en randonnée dans le parc Yosemite, pas de répit pour Hellboy et ses compères.
Le sort d'Hellboy est à nouveau confié aux mains et à l'imagination d'un aréopage de dessinateurs et de scénaristes réunis sous la houlette de l'inévitable Mike Mignola. Pas moins de treize histoires (faut-il y voir un chiffre symbolique ?) peuplent ce recueil. Pain béni pour les fans ? Oui et non.
Il est très intéressant de voir comment différents artistes s'approprient le personnage désormais culte créé par Mignola et lui rendent hommage à leur façon. Qui en insistant sur le côté humoristique des aventures du diable rouge, qui en étant parfaitement fidèle à l'univers de Mignola ou encore, tel Craig Thompson (Blankets, Adieu Chunky Rice), en réinterprêtant complètement le personnage pour nous livrer une histoire personnelle et originale.
Mais ces histoires souffrent bien souvent du peu d'espace qui leur est accordé (8 planches en moyenne), laissant le lecteur un peu frustré. Certes la plupart de ces nouvelles ne se prêtent pas forcément à un développement analogue à celles de la série principale, n'ayant d'autres buts que d'enrichir un peu plus l'univers de Hellboy. Mais le bât blesse à nouveau : ces histoires sont très inégales, et si Mike Mignola doit être aux anges (sic !) d'inspirer à ce point la plume de confrères dont il aime et respecte le travail, le lecteur lui n'y trouvera pas forcément son compte selon sa personnalité et son intérêt pour la série mère.
Cette anthologie mérite donc bien son nom, Histoires Bizarres, recueil hétéroclite s'il en est où l'amateur de Hellboy dressera son propre inventaire de ce qui est bon à prendre ou à laisser.
Ce deuxième volume regroupe les douze dernières courtes histoires d’Hellboy par leurs multiples auteurs (Hellboy: Weird Tales 2003, #5-8).
Le principe de ces "Histoires bizarres" reste inchangé, l’ensemble est hétérogène, correct mais loin d’être indispensable même pour les fans du démon cornu. A l’instar du tome 1, certaines d’entre elles sont plus réussies que d’autres, notamment celles avec une pointe de psychologie ou de sentiment que l’on retrouve rarement dans la série originale. Au top, cette histoire d’Hellboy pilote de P-40 par Tommy Lee Edwards et Don Cameron ; au flop, cette histoire avec Roger du B.P.R.D. poursuivant des fanatiques de death metal par Evan Dorkin.
A noter que l’histoire courte "Lobster Johnson: Action Detective Adventure" par John Cassaday a été oubliée, que ce soit dans le tome 1 ou ce tome 2.
Côté édition, si les illustrations, pin-up et crayonnés font toujours plaisir, il aurait été utile de rajouter une page de transition entre chaque histoire pour atténuer le sentiment de passer du coq à l’âne. Et si Mike Mignola est crédité en couverture, il ne signe cependant le scénario ou le dessin d’aucune des histoires.