Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Dalí (Birmant/Oubrerie) 1. Avant Gala

13/11/2023 4291 visiteurs 6.0/10 (2 notes)

N ovembre 1929, à Paris, Paul Éluard est en visite dans l’atelier de Pablo Picasso, travaillant au Grand Nu au fauteuil rouge. Le poète déclare nonchalamment que son épouse Gala passe la soirée avec un bellâtre de 20 ans. Qu’importe, ils forment un couple libre. Picasso est néanmoins agacé par l’insolence et le talent de cet artiste, espagnol comme lui, nommé Salvador Dali. Le cubiste l’assimile à Méphisto et Dali prend sous son crayon l’apparence d’un chat noir, à l’aspect sournois. Retour quelques années plus tôt à Figueiras, là où naquit Salvador, dans une famille bourgeoise. L’adolescent se montre inadapté au lycée qu’il fréquente. Il regarde par la fenêtre toute la journée, ou bien fixe un mur sans broncher. Il possède un monde intérieur qu’il rejoint dans la mansarde de la maison familiale, de laquelle il domine la ville. Il est connu pour sa phobie des sauterelles, sa maladresse et son instabilité. Son père désapprouve son envie d’intégrer les Beaux-Arts. Il va pourtant s’y résigner, suivant de près le déroulement du concours d’entrée. Salvador éprouve son entourage par la désinvolture qu’il affiche lors des épreuves. Il est malgré tout reçu et commence sa vie d’étudiant à Madrid. Cette dernière est marquée par la rencontre avec Federico Garcia Lorca et Luis Buñuel. Il s’affiche comme dandy dédaigneux et passe tout son temps au Prado à admirer l’œuvre de Vélasquez.

Après les quatre volumes consacrés au Picasso parisien (Pablo, Dargaud 2012 et 2013) et celui dédié à Isadora Duncan (Dargaud 2017), le tandem Julie Birmant (scénario) et Clément Oubrerie (dessin) s’attaque à une autre grande figure artistique du 20è siècle. Trois volumes sont prévus, le premier couvrant la période dite « avant Gala ». Sont abordées chronologiquement l’adolescence à Figueiras, les études à Madrid et les débuts artistiques à Paris. Le récit respecte les jalons biographiques et les caractéristiques du personnage, toujours sur la ligne de crête entre exactitude historique et mise en exergue d’éléments constituant le mythe. C’est la marginalité sympathique et le décalage avec le monde qui colorent ce Dali jeune, difficile d’accès, insaisissable, agaçant et séduisant. Le lecteur est plongé dans le Madrid et le Paris des années 20 ; il assiste à la conception du Chien andalou, à l’émergence du surréalisme, aux frasques d’Aragon et de Soupault.

Avec un tel sujet, c’est peu de dire que le traitement graphique est attendu. L’œuvre du maître, ainsi que sa personnalité, interrogent forcément le passage à la grammaire de la bande dessinée. Clément Oubrerie conserve le trait et le traitement des couleurs qu’on lui connaît, sans exubérance mais empreints d’un expressionnisme qui fait son charme. Certaines cases viennent bousculer les codes narratifs classiques, et elles sont les bienvenues. La réalité et les images mentales de Dali se confondent en un désordre poétique. Une pleine page fixe ses hallucinations. Le rendu des atmosphères est empli de sensibilité et les visages, sans fard et en mouvement, accompagnent les dialogues surréalistes qui constituent l’ADN de l’album. Avec un tel sujet, davantage d’audace aurait pu être attendue. Il reste deux tomes, qui couvriront les décennies les plus dingues du Catalan. En attendant, ce Avant Gala s’avère totalement recommandable.

Par F.Houriez
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Dalí (Birmant/Oubrerie)
1. Avant Gala

  • Currently 2.63/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 2.6/5 (8 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 20/03/2024 à 07:36:33

    Il n'était sans doute pas facile de faire une biographie de Dali, ce peintre de génie aussi fantasque que la folie. Il est déjà bien introverti à l'extrême durant sa jeunesse. Puis, il va virer à l'extraverti durant ses années de jeune adulte. A noter qu'il est considéré de nos jours comme le plus grand peintre du XXème siècle.

    Il est intéressant de voir sa rencontre avec le jeune Luis Bunuel, futur cinéaste et surtout avec Federico Garcia Lorca, le poète surdoué. A eux trois, ils représentent le génie ainsi qu'une nouvelle vague surréaliste prêt à déferler sur l'Europe des années folles.

    Je n'aime pas trop le déchanté mais cette biographie a juste ce qu'il faut comme grain de folie pour ne pas succomber dans le n'importe quoi lyrique et poétique. Il pose juste les bases de tout ce qui est créatif et qui va marquer son œuvre.

    On suit surtout son éducation artistique académique à Madrid suite aux derniers vœux de sa mère qui succombera à la maladie.

    Évidemment, le point d'orgue sera dans le second tome avec la rencontre de la femme de sa vie Gala qui deviendra sa muse. Cette dernière était alors l'épouse du poète français Paul Eluard. On sait qu'il ne cessera de la magnifier et de la représenter comme un mythe vivant et une icône moderne.

    J'ai bien aimé cette première partie qui demeure assez captivante tant la vie de cet artiste touche à tout est exceptionnel. Il est vrai que j'ai toujours aimé la peinture de Dali bien que je suis très fortement influencé par l'impressionnisme de Claude Monnet.

    Bref, au-delà de l'excentricité, il y a l'art dans toute sa splendeur et des thèmes exploités sujets à controverse.

    Zablo Le 06/01/2024 à 12:21:11

    Avant Gala...

    Premier tome d'une trilogie sur Dali, avec Julie Birmant (scénariste de Pablo...) et Clément Oubrerie (dessinateur de Pablo également, mais aussi d'Aya de Yopougon...).

    Une conversation entre Picasso et Paul Eluard, au sujet des ambitions du jeune artiste espagnol, sert d'introduction à l'album. C'est une transition parfaite, entre la série précédente des auteurs, Pablo, et celle-ci sur Dali.

    Sans surprise, la lumière est mise sur la jeunesse de Salvador Dali, entre la Catalogne, Madrid puis Paris. On y représente sa relation avec ses amis et camarades des Beaux Arts (Luis Bunuel, Frederico Lorca...), surréalistes également. La sexualité de Dali, ou encore ses bizarreries, sont abordées.

    Le trait sensible et tout en décontraction du dessinateur, s'accorde plutôt bien avec ce récit de bohème. Clément Oubrerie a d'ailleurs su adapter son découpage, un peu plus excentrique que d'habitude.

    En résulte une BD divertissante, accessible... mais qui ne m'a pas pleinement satisfait.

    Indubitablement, les auteurs sont documentés (j'aurais aimé avoir des notes bibliographiques d'ailleurs) et leur récit est immersif, donnant vie au milieu artistique de l'entre-deux-guerres avec force de détails.

    Il n'en demeure pas moins que j'ai le sentiment d'être resté un peu en surface. Il manque quelque chose. Peut-être est-ce une faiblesse du genre biographique en BD, qui verse naturellement vers une interprétation fermée et empathique du personnage, trop complexe à comprendre autrement ?

    La difficulté était ici de donner du sens à cette première partie sur la jeunesse de Dali, sans en donner une vision anecdotique ou même téléologique. Car il s'agit d'un artiste controversé, dont la vision artistique, tout comme sa vie et ses positions politiques, sont sujets à débats. On serait tenté de voir dans sa jeunesse les causes de son exubérance future.

    Or, je n'ai pas totalement compris les raisons de la loufoquerie de Dali, pas assez explicites (peut-être que la mort de son frère sera évoquée dans les prochains tomes ?), ni été convaincu par les évocations de son rapport à l'argent, ou des liens avec son père, sujets traités trop rapidement.

    Au final, ce n'était peut-être pas l'intention des auteurs, mais j'ai trouvé ce portrait de Dali un peu trop candide, gentillet. A voir comment la série évolue par la suite...

    Ne serait-ce pas une naïveté de façade, qui cache en réalité un appétit insatiable de Dali pour la grandeur, quitte à bousculer le Paris de Notre-Dame ?

    marcomaltese Le 17/10/2023 à 11:24:22

    J'avais adoré Pablo des mêmes auteurs. Là avec Dali c'est une suite d'incohérences qui se donne un ton surréaliste mais malheureusement sans le talent ni le grain de folie des surréalistes.
    Dommage, le dessin est toujours aussi agréable mais l'histoire est indigeste... pour moi de la déconnade "à côté de la plaque" ...

    Au Fil des Plumes Le 10/09/2023 à 09:37:51

    Ce premier tome de la biographie de Dali en BD, nous plonge dans le début de la vie du peintre. En fait, tout commence à son adolescence avec son entrée dans une école d'arts. Le scénario habilement conçu met l'accent sur la personnalité de Dali. Très vite, on comprend que c'était un être à la marge et dont la façon de penser ne faisait pas l'unanimité. Mais que nenni (j'adore cette expression!), notre Salvador se moque du regard des gens et trace sa route. J'ai adoré plonger dans la vie de Dali et découvrir ses différentes passions, notamment celle pour les aisselles.
    J'avais déjà lu des BD du duo Birmant/ Oubrerie et chaque fois c'est carton plein. J'ai donc apprécié de retrouver le style esthétique si reconnaissable de l'illustrateur. Les grands yeux qui bouffent le visage, la manière dont les corps se meuvent, cette palette de couleurs si particulière, tout contribue à donner vie à Salvador Dali.
    À ce stade, tu te doutes bien que j'ai adoré ma lecture. Instructif, bien construit et beau, ce livre coche toutes les cases.