A
près la La princesse de Clèves, Claire Bouilhac et Catel Muller adaptent un autre classique de la littérature française due à une autrice. Paru en 1832, Indiana est le premier livre que George Sand fit paraître sous son nom seul. Roman sentimental et étude de mœurs, le texte détaille également les idées progressistes et proto-féministes de la Dame de Nohant. Près de deux cents ans après sa publication et bien que très ancrée dans son époque, l’œuvre continue de convaincre et de soulever des questions cruciales : l’amour, la place de la femme, la force des sentiments vs ses convictions, sans oublier les attentes contradictoires d’une société plus que jamais prompte à l’opprobre et aux jugements définitifs.
Resserrement du propos autour des protagonistes principaux, élagage sévère d’une partie du cadre général et simplification des situations, le passage à la bande dessinée est d’abord une question de choix. Ne pas trahir, conserver le cœur du récit, tout en présentant une vision agréable et en accord avec les intentions initiales, tels sont les guides qu’ont suivi le duo d’adaptatrices. Dans leur démarche, celles-ci ont fait le choix du respect et d’un académisme qui pourrait passer pour un manque d’audace. Cela dit, cette version en images s’avère solide, joliment troussée et finement réalisée (mise en scène limpide, couleurs élégantes, etc.). Les démêlés d’Indiana avec son for intérieur et sa position d’épouse (qui, légalement, faisait des femmes des objets totalement soumis à leurs maris) sont parfaitement décryptés. Outre les portraits psychologiques détaillés de la distribution, les enjeux sociaux sont présents et clairement expliqués. Une petite note de modernité, pour l’époque, se fait aussi remarquer avec une évocation de la révolution industrielle alors naissante. Ce détail, malheureusement à peine esquissé, démontre bien que George Sand parlait à ses contemporain(e)s d’une réalité telle que vécue par la majorité d’entre-elles.
Retranscription ultra-fidèle des mots de la célèbre romancière, Indiana remet de l’avant un texte important remontant aux racines même du féminisme. Cependant, sans aucun recul ou tentative de remise en contexte, l’album finit par ressembler à un ersatz, certes gracieux et efficace, destiné à un public pressé et sans doute trop paresseux pour découvrir l’original.
C'est la première fois que j'aime vraiment une œuvre de Georges Sand et c'est sans doute grâce à cette lecture de BD qui reprend à merveille l'adaptation du célèbre roman.
On commence avec une scène introductive qui nous montre l'auteure qui a été obligé de se travestir en homme afin de pouvoir publier plus facilement dans une société résolument machiste. Le point de vue est hautement féministe dans une étude de mœurs résolument intéressante.
On va en effet suivre le parcours une jeune métisse ayant épousé un richissime bourgeois de la haute société. Elle n'aime pas vraiment son mari. Elle a un cousin assez bienveillant qui prend soin d'elle. Mais il y a surtout une rencontre avec un jeune coq également bourgeois qui va lui faire chavirer son pauvre cœur.
Bref, elle va apprendre de la vie et de ces illusions en amour. La question qu'on se pose depuis le début était de savoir si c'était comme une retranscription de la vie de la célèbre Georges Sand.
J'ai bien aimé la conclusion où on revoit l'autrice mais en plus âgée en compagnie de l'homme de sa vie.
Cette Indiana n'a rien d'une Jones mais elle vous surprendra quand même !