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ne Inuit est assassinée. Son squelette s’ennuie sous l’eau, jusqu’à ce que l’hameçon d’un pêcheur s’y accroche. Emberlificotés dans la ligne, les os suivent l’homme jusqu’à son igloo. Une étrange relation se noue entre les deux et le cadavre reprend vie.
Après avoir illustré Polyphonte il y a quelques années, Cécile Vallade réalise son premier projet à titre d’autrice complète. Pas un mot n’est prononcé dans cette histoire. La trame se veut simple, mais laisse de vastes zones d’ombre. Elle invite le lecteur à interpréter le propos. Qui est cette femme ? Qui l’a tuée ? L’éditeur affirme que le père est l'auteur du crime, rien n’est moins certain. À la limite, le meurtrier et celui qui a recueilli la victime pourraient constituer la même personne… ou pas. Quel sens doit être donné à la renaissance du corps ? Et plus globalement, que raconte cet ouvrage ? Un mythe, une légende ou un rêve. À chacun de choisir.
Les dessins, généralement en noir et blanc, sont admirables. Les imposantes illustrations occupent toutes une double page et conviennent à la contemplation des grands espaces enneigés. La représentation de la faune nordique se montre également remarquable. Pour tout dire, ce bouquin se parcourt un peu comme s’il s’agissait d’un livre d’Art. Bien que le sujet soit fondamentalement dramatique, l’autrice y met en scène des ossements étonnement charismatiques, drôles et facétieux.
Plutôt coûteux (29 euros), l’album se lit rapidement, malgré ses deux cent soixante planches. Il n'en reste pas moins que La femme squelette apparaît aussi atypique que séduisant.
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