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algré son état de santé préoccupant, l’inspecteur Gosselin a réuni suffisamment d’éléments pour avoir une image claire de ce qui se cache derrière la série d’attentats qui bouleverse la capitale. Non, il ne s’agit pas d’une bande d’Apaches plus audacieuses qu’à l’habitude, ni d’anarchistes en mission révolutionnaire. Les vraies raisons de ces crimes spectaculaires datent d’il y a trente ans, quand la Commune auto-proclamée avait été réduite à néant par les Versaillais. Sans doute une vengeance, avance même le policier. Reste à connaître ses origines et les motivations des différentes parties impliquées dans ces évènements considérables.
L’enfer pour aube, qui avait commencé tel un polar d’époque en costume, devient un thriller historique pour sa conclusion. Philippe Pelaez avait distillé la majorité des nœuds de son intrigue dès la fin du premier tome. Cependant, comme chacun sait, si la découverte du coupable marque souvent la fin de l’enquête, les mobiles des acteurs et le contexte général sont indispensables afin de mieux comprendre ses différentes ramifications. Dans le cas présent, celles-ci remontent aux semaines sanglantes de 1871. Révolution avortée, courses-poursuites dans les Catacombes, drame familial et beaucoup de pièces d’or, l’album se présente sous la forme de flash-back entrecoupés de l’ultime confrontation entre le mystérieux assassin à l’écharpe rouge et le flageolant Gosselin. Toujours un peu (trop) verbeuse, la narration se montre néanmoins détaillée et enlevante. Par contre, ces longs retours en arrière fige le développement dramatique. Alexandre Dumas avait imaginé - et avec brio - ce processus pour son Comte de Monte-Cristo. Ici, malheureusement, son utilisation s’avère moins efficace et manque de naturel.
Aux pinceaux, le dessinateur de Ghost Kid continue son festival et rend une copie inspirée et pleine. Paris, quelle que soit l’année, est montrée dans son «jus», celui des caniveaux et des conséquences de la misère. Véritable écrin, la ville encadre, englobe même quand l’action se transporte sous terre, des protagonistes en perpétuelle quête pour plus de justice (peu importe de quel bord ils se revendiquent). Les formidables fausses unes du Petit Journal servant de tête de chapitre renforcent cette atmosphère étouffante. Miraculeusement dotés de la parole, les murs se mettent à raconter ce qu’ils ont vu et entendu...
Joli tour de force rempli de fureur et d’énergie, L’enfer pour aube est assurément une lecture captivante, malgré une construction discutable. Son gros point fort restera la réalisation graphique tout en autorité et en ambiance de Tiburce Oger.
Magnifique diptyque. Une vengeance avec comme toile de fond la commune de Paris, une révolution largement aussi importante que la révolution française et pourtant assez méconnue, malgré les espoirs et les réalisations qu'elle a pu faire naître en à peine plus de deux mois.
Angèle, en ange exterminateur, se rappelle aux souvenirs de ceux qui ont détruit sa famille. Elle ira au bout de son destin , personnifiant la commune.
Une superbe prestation de Tiburce Oger tout en noir, blanc et rappels incessants de rouge.
Et Philippe Pelaez, qui sait si bien se servir de l'Histoire ( le H n'est pas une erreur) pour mettre le doigt sur nos travers très actuels. Au final, nous retiendrons que c'est souvent '' l'argent avant la vertu'' qui gagne. Et que vive le souvenir de la commune.
Le deuxième album du diptyque qui fait la par belle, au début de l'intrigue, aux événements qui se situent avant et pendant la semaine sanglante.
Nous y retrouvons l'inspecteur, son adjoint et Angèle premier personnage féminin découvert lors de la mort de Gabriel
L’intrigue déroule son fil vers le lien qui permet de comprendre la logique des assassinats évoqués dans le tome un qui sont la réponse aux actes de versaillais.
Une belle suite portée par un scenario qui rappelle les événements de la Commune ou s'inscrivent les personnages du tome 1 et 2
Le dessin de T. Orger est toujours aussi évocateur et puissant et propose de belles revisites des premières pages du "Le Petit journal"