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Le cri

22/09/2023 4165 visiteurs 7.0/10 (3 notes)

D e la nuit des temps remonte le cri primal, celui qui vous glace le sang… mais au-delà, il y a encore autre chose !

La question a été déjà maintes fois posée, et continuera – probablement - de l’être : Il y a-t-il un intérêt - autre que mercantile - à adapter un roman à succès en BD ?

Dans le cas présent, même si cela peut paraitre étrange, le livre de Nicolas Beuglet a été un best-seller ; de là à s’imaginer qu’il puisse en être de même pour une adaptation dessinée, il n’y a qu’un pas que les éditions Philéas ont franchi !

Pour ce qui est du récit, il convient de noter que, la pagination de l’album aidant, Makyo a dû faire des choix qui s’avèrent judicieux. Ainsi, a-t-il écarté, quelques passages sans intérêt ou d’une facilité coupable qui plombaient le roman. Ce faisant, il tronque singulièrement l’histoire originelle et lui enlève une grande partie de sa justification sans toutefois faire l’impasse sur une profusion de phylactères passablement indigestes pour une BD qui se veut pour un large public. Quoi qu’il en soit, tout n’est pas à jeter dans Le cri, notamment, la prestation graphique de Laval Ng et tout particulièrement la transparence de ses mises en couleurs. Toutefois, cela n’est pas suffisant pour sauver un album qui n’apporte rien au roman, sinon de l’avoir expurgé de sa partie la plus discutable et de revenir ainsi à ce qu’il aurait dû être : un thriller pur et dur !

Par S. Salin
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Le cri

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 04/02/2024 à 10:37:51

    Il y a des cris qui sont parfois insupportables. En l'occurence, il s'agit du hurlement d'un patient malade dans un hôpital psychiatrique. Il faut dire que le patient qui est mort de terreur était un cobaye pour d'étranges expériences survenus bien des années plus tôt.

    Une inspectrice de police norvégienne va mener l'enquête dans ce milieu un peu sordide. Elle va faire la rencontre d'un journaliste veuf pour démêler les ficelles de cette ténébreuse affaire où les meurtres commencent sérieusement à s'accumuler pour faire taire la vérité.

    Je n'aime généralement pas quand cela devient alambiqué mais en l'espèce, j'ai vraiment été emporté par le tourbillon de cette affaire aux multiples ressorts car c'est assez bien construit dans le scénario. On est dans le genre du polar scandinave qui ne nous est pas inconnu depuis le succès de Millénium. Ils sont quand même passés expert en la matière.

    C'est sans doute une étrange coïncidence mais le Cri est également une œuvre expressionniste de l'artiste norvégien Edvard Munch. Cela symbolise l'homme moderne emporté par une crise d'angoisse existentielle. La comparaison s'arrêtera là.

    Bref, les amateurs du genre vont beaucoup aimés. Certes, cela demeure assez classique dans le concept mais c'est quand même suffisamment bien construit pour nous tenir en haleine jusqu'au bout. C'est ce qui compte, non ?

    addrr Le 31/12/2023 à 00:22:39

    Je dois avouer en préambule que ce n’est pas mon type de lecture habituel, je suis plus orienté fantasy ou SF, et l’horreur.
    Le thriller ou le policier, j’en suis moins adepte, même si je me laisse parfois tenter.
    Et là, bien m’en a pris ! Grâce à la magnifique couverture qui fait un peu horreur, le contexte d’un asile, d’un mystère … bref, n’en jetons plus, un bon point de départ pour moi. C’était bien vendu.
    La lecture est agréable, c’est punchy et bien rythmé. Il n’y a vraiment aucun temps mort.
    La tension est omniprésente, les mystères se dévoilent petit à petit pour avancer gentiment dans l’enquête, tout en gardant un part d’ombre, qui pousse à toujours continuer pour en savoir plus.
    J’ai l’impression qu’il y a pas mal de passages tronqués entre le roman et la BD, et que fatalement on manque d’explications scientifiques sur « le cri ». J’ai un peu de mal à faire des liens entre dessins, cri, etc.
    Ça n’est pas réellement gênant, mais ça incite quand même à lire le roman ou en tout cas essayer d’en savoir plus.
    Autre point, notre héroïne inspectrice est trop peu développée au début, on a du mal à la cerner. L’inconvénient de développer un personnage en BD vis à vis du roman. Elle est décrite mais sans aucun background, elle est antipathique pour ensuite devenir attachante, et à peine a-t-on quelques pistes sur elle vers la fin.
    Pour finir, passons aux dessins : je pense qu’ils sont parfaits pour ce type de récits. S’ils avaient été trop classiques, l’histoire aurait pris une tournure moins « horreur » et nettement accrocheuse.
    C’est étonnant car justement j’avais déjà lu pas mal d’albums de Laval NG et j’ai été très surpris par ces planches, radicalement différents de d’habitude.
    Les couleurs sont aussi merveilleusement bien choisies pour décrire des sentiments ou des actions, poser des ambiances. J’ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans ces ambiances un peu glauques ou froides. On dirait parfois des tableaux d’artiste !
    Je ne mettrais qu’un petit bémol concernant les scènes d’action et de combat, qui sont trop peu lisibles avec ces dessins esquissés et ces couleurs directes.
    En bref, belle réussite en ce qui me concerne, les fans du genre ne seront pas déçus et les curieux comme moi non plus !