À l'école des Lettres

L ’été est fini, l’heure de la rentrée a sonné, dépêchez-vous et silence dans les rangs ! Bienvenus aux petits nouveaux de la classe XIX, vous vous êtes peut-être déjà croisés auparavant. Sinon, pas d’inquiétude, vous allez rapidement faire connaissance. Après tout, vous avez pas mal de choses en commun. C’est bon, tout le monde est là ? Mesdames, messieurs, prenez vos plumes, nous allons commencer la première leçon.

Le concept de BD divertissante avec un fond sérieux et éducatif n’est pas nouveau. D’abord imaginé comme une preuve que les petits miquets étaient un mode d’expression de bon ton et de bonne moralité (coucou Oncle Paul), ce genre a perduré au fil des ans, tout en connaissant des parodies plus ou moins extrêmes. Aujourd’hui, il revient en force sous diverses formes. Zéropédia, Planète des sciences, Le petit théâtre des opérations, etc., les curieux n’ont que l’embarras du choix pour assouvir leur soif de connaissance. Quant à lui, pré-publié dans Mâtin !, la revue numérique de Dargaud, À l’école des lettres propose une plongée espiègle et savante dans la littérature du XIXe siècle.

Les grands auteurs (de Hugo à Vallès en passant par Sand et Verne, ils sont tous là), retombés en enfance sans avoir rien perdu de leurs caractères respectifs, rassemblés anachroniquement à la maternelle. Centrés ou pas sur un protagoniste en particulier, reprenant une anecdote célèbre ou un détail historique marquant, les mini-récits mettent en scène cette marmaille turbulente et surdouée en mode farce. Ces strips sont suivis de deux pages de textes précisant les éléments évoqués. Le ton est piquant, le rythme soutenu et les informations dûment documentées et annotées.

Amusantes silhouettes et bouilles toutes rondes, trait ultra-simplifié sans être pauvre et couleurs justes, le découpage et les illustrations misent sur l’efficacité avant tout. En résumé, ces rigolotes capsules pleines d’esprit et d’érudition «ready-to-eat» font mouche. Une sympathique surprise.