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ix-sept ans représente l'âge de tous les possibles. Entre la fin de l'enfance et le début de la vie d'adulte, tous et toutes se cherchent, avant le grand plongeon. Quant à l'été, cette période-charnière de l'année est celle durant laquelle les obligations scolaires font place à l'heure des choix et des aventures. Cette parenthèse plus ou moins enchantée prend alors une saveur particulière et se révèle une source narrative inestimable.
Les éditions Bayard avaient demandé à différents auteurs et autrices de bandes dessinées de raconter cette période. Le résultat était publié dans les pages du magazine Phosphore, destiné aux adolescents. Quatorze récits sont désormais compilés dans ce recueil. En dehors de la contrainte thématique, la liberté pour les participants était totale. Evidemment, chacun et chacune a traversé ces quelques mois différemment. Cette variété assure la richesse du recueil qui mélange anecdotes plus ou moins croustillantes et introspection plus ou moins sérieuse.
Ainsi, Bouzard se remémore un travail saisonnier particulièrement peu ragoutant, consistant à "croiser des gigots" dans un abattoir.
Lisa Mandel et Pochep se posent des questions sur leur orientation sexuelle.
Jul et Laurent Chabosy embarquent pour un premier grand voyage, entre potes et sans les parents, sac à dos et débrouille au programme. Direction la Grèce pour l'un, et le nord de l'Europe pour l'autre, qui ramena un pseudonyme improbable d'une escale norvégienne.
Kim Consigny et Elisa Marraudino optent pour des vacances en famille, plus classiques.
Alix Garin se demande qui elle est vraiment.
Rudy Spiessert Claire Fauvel angoissent, en attendant de savoir s'ils pourront intégrer un cursus artistique.
Mais, à chaque expérience, il subsiste cette impression de bascule. Le cours de l'existence est en train de changer. Ces quelques mois seront le théâtre de quelques premières et dernières fois, d'actes manqués, d'épiphanie...
Chacun y trouvera à un moment ou un autre un écho à sa propre trajectoire. Nous avons tous et toutes eu dix-sept ans, et il est impossible de ne pas repenser à la manière dont nous avons passé ce cap. La limite évidente de ce genre d'anthologie, forcément inégale, tient à la diversité des signatures. La sensibilité de chacun implique que le lecteur adhèrera peut-être plus à l'humour d'un Fabrice Erre qu'aux interrogations d'Alix Garin, et inversement. Reste que le projet a le mérite de s'intéresser à un sujet particulièrement riche et que la brièveté des contributions évite la monotonie et les redites.
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