A
u printemps 1894, le cadavre d’une fillette est retrouvé dans les sables de la rivière qui scinde la capitale anglaise. Le visage de la dépouille est recouvert d’un masque africain ; sa bouche et ses yeux sont cousus. Le Yard se saisit de l’affaire et commet sa première erreur en désignant d’emblée la communauté jamaïcaine. Lestrade, conscient de ses limites et de celles de son service, se tourne instantanément vers Holmes et Watson. Le détective et le médecin chroniqueur se passionnent pour l’affaire. La piste de l’objet qui recouvrait les traits de la victime les mènent d’abord vers Paris, où un certain Félix Fénéon, expert dans les « arts lointains » pourrait les aider. Mais l’homme est incarcéré à Sainte-Pélagie, accusé d’avoir perpétré, quelques semaines auparavant, un attentat à la bombe au restaurant Foyot. Qu’à cela ne tienne, Holmes intervient au procès, fait acquitter l’anarchiste et l’emmène à Londres.
Le résident du 221b Baker Street, flanqué de son compagnon Watson et de la dévouée Madame Hudson, ne cesse de fasciner depuis plus d’un siècle les artistes concernés par la rigueur d’un récit, le page-turner élaboré, la littérature populaire de haute volée ou l’aura du Londres de l’ère victorienne. À peine sorties des colonnes du Strand, les aventures déductives de Sherlock séduisirent la radio, le cinéma, la télévision, puis la bande dessinée, y compris les mangas. Ce serait un travail à plein temps de recenser tout ce qui se réclame de près ou de loin de l’envahissant personnage créé par Sir Arthur Conan Doyle. Soleil lance ainsi, après sa collection 1800 et ses crossovers audacieux, Sherlock Holmes et les mystères de Londres et ses « enquêtes apocryphes », entérinant ainsi la dimension sacrée de l’œuvre. Jean-Pierre Pécau (Arcanes, L’Histoire secrète), quelques années après l’intéressant M.O.R.I.A.R.T.Y., investit à nouveau ce continent, dans une perspective plus proche de l’original, mais s’autorisant des rencontres ou des développements rendus crédibles par les possibles de l’histoire. Notre limier croise ainsi Oscar Wilde, Toulouse-Lautrec et, surtout, Félix Fénéon, véritable journaliste, anarchiste et collectionneur d’art, dont il fait un protagoniste majeur de l’intrigue.
Michel Suro (Sundance, Le Clan des chimères) met en image l’aventure avec efficacité et discrétion. Son trait soutient les personnages, rend convenablement une atmosphère, prolonge logiquement les phylactères, mais manque d’audace, d’appropriation personnelle et de punch. Ce personnage et cet univers ont été adaptés maintes fois, les amateurs ont pu se délecter, par exemple, du travail de Cécil sur les cinq tomes de Holmes entre 2006 et 2019. De ce fait, la barre est placée très haut. Graphiquement, La Noyée de la Tamise ne l’effleure pas. Reste une histoire qui commence bien.
Mettant en scène le grand Sherlock Holmes et son ami le Docteur Watson, les auteurs Pécau et Suro ont décidé de se frotter à cette icône et l'imaginaire dans lequel il s'inscrit via une histoire inédite. Ici, Sherlock Holmes rencontrera Oscar Wilde, Toulouse-Lautrec et Félix Feneon, un anarchiste français passionné de peinture et d'arts africains.
Le récit est original à lire car mélangeant diverses influences et autres folklores: Jack l'éventreur bien sûr mais aussi l'anarchisme, les dérives libertines de la haute-société anglaise, les rituels mortuaires d'un autre temps…
J'ai été néanmoins refroidi par le dessin manquant de niac par instant et les couleurs assez froides, en conséquence de quoi, ma lecture a été un peu gâchée, surtout si je compare à la pléthore d'autres œuvres très récentes faisant intervenir SH. La qualité se doit d'être au rendez-vous quant il s'agit du célèbre détective.
J'attends quand-même le second opus afin de découvrir la finalité de cette enquête.
Le scénario nous immerge dans une enquête du grand Sherlock Holmes. Au sein de Londres, de vraies intrigues se nouent. Hélas, la mayonnaise n'a pas pris avec moi. J'ai terminé avec peine ce premier tome et je me suis fortement ennuyée.
J'ai trouvé le personnage de Sherlock Holmes désagréable au possible.
Quant à l'esthétique, je l'ai trouvé vieillotte. Les couleurs sont ternes et les vignettes parfois un peu trop chargées.
Vous l'aurez donc compris, je n'ai vraiment pas apprécié cette lecture.