L
es retrouvailles entre Yss et Mandor sont aussi brutales qu'inattendues. En effet, l'ancien amour de l'androïde a été secourue par les intégraux et prône maintenant leur idéologie de manière radicale. Considéré comme indésirable par le Grand Maître et incertain de son sort, Mandor est maintenu en détention dans la même pièce qu'un curieux personnage. Ce dernier semble détenir d'étranges facultés qui se révèleront particulièrement utiles dans leur plan d'évasion…
Le scénario d'une grande finesse propose un jeu sur le temps, passé / présent / futur, cœur de l'ensemble de cette création originale. La notion de faille temporelle qui avait été abordée dans les opus précédents trouve enfin son explication grâce à l'entrée de nouveaux personnages, les APE ou anges. Avec cette saga, Rodolphe va au delà du genre space-opera en l'enrichissant d'une dimension romantique - quelque part poétique - qui contrebalance avec la froideur de l'espace. Une fin à la fois tragique et belle satisfera le lecteur qui aura suivi avec plaisir les personnages attachants tout au long de leur périple.
Christophe Dubois propose de nouveau un excellent travail avec ce style réaliste de belle facture, particulièrement en ce qui concerne les décors, superbes, qu'ils soient métalliques comme les vaisseaux spatiaux, naturels (forêt, désert) ou stellaires.
Les auteurs offrent l'ultime tome de ce double cycle qui se sera démarqué par un graphisme de grande qualité et une intrigue prenante, complexe et intelligente, adjectifs dont l'association devient de plus en plus rare en BD dans le domaine de la science-fiction.
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Après un deuxième opus qui relançait l'intrigue et présentait plus d'intérêt que le premier scénaristiquement parlant, ce troisième volet apporte une conclusion à l'histoire de Mandor.
Rien à dire sur les dessins de Dubois qui sont toujours magnifiques depuis le début sur "TER". La problématique est davantage à regarder du côté du scénario qui aligne les histoires de paradoxes temporels, les personnages creux et un final anti-climatique à souhait. La fin est d'ailleurs expédiée à coup de personnages aux pouvoirs extraordinaires et ne m'a pas convaincu pour un iota.
De cette double série, Il me restera le souvenir d'un début alléchant, de bons rebondissements par moment, d'un très beau visuel, de personnages qui auraient pu être plus développés, mais surtout celui d'une déception.
De belles planches mais une fin bâclée .
D une idée originale et une début intrigant, il ne reste qu une enieme confrontation entre modernité et obscurantisme religieux déjà vu en mieux. Même la faille temporelle n est pas pleinement exploitée laissant un sentiment de scénario inachevé.
Dommage
Une déception. C’est toujours très beau et la lecture n’est pas désagréable. Mais à l’heure de lire ce dernier tome, il était déjà trop tard, le destin des personnages ne m’importait plus depuis longtemps.
J’ai déjà eu l’occasion de le dire et je persiste : le principal défaut de cette série est que Rodolphe n’aura jamais été capable de faire vivre ses acteurs. Ils n’auront jamais eu d’incarnation, ni la moindre personnalité, encore moins de psychologie. Rien. Ce sont des enveloppes vides. Ils sont juste là, spectateurs inertes de leur propre histoire.
Cette conclusion n'y change rien, elle aggrave même les choses. J’ai regardé les beaux dessins de Dubois en étant, hélas, complètement étranger au contenu, comme maintenu à distance par le scénariste lui-même. Du coup, c’est une impression de gâchis qui l’emporte car sur l’ensemble des 6 tomes il y aura quand même eu quelques idées intéressantes, de belles trouvailles scénaristiques et des rebondissements, notamment dans le tome précédent. Mais tout cela est inutile si rien ne nous attache aux personnages. L’intrigue passe rapidement au second plan, l’intérêt se dissipe et l’ennui s’installe.
Après un premier tome génial (« L’étranger »), la sauce est vite retombée. Sans être indigne, la suite n’a été qu’une longue dilution, jusqu’à l’apparition de ces 'anges' dans ce dernier volet, mal amenée et mal fichue, qui achève définitivement tout espoir de rattraper un scenario poussif et finalement peu inspiré. Dommage.