L
e personnage principal, c’est Patrick. Enfin, quand il ne s’appelle pas Steve. Finalement, ça sera plutôt Milou, selon Walter, son chien. Vous ne comprenez rien à ce qui se passe ? C’est normal, la révélation promise à la première page peine à arriver. Dans le doute, il faut attendre un peu et apprendre à être patient. Surtout que le héros a tendance à voler les jupes des filles et à fuir afin d’éviter la vindicte populaire (évidemment).
Walter et Milou est un album calibré collection "Mimolette" de l’Association (période 1995-2000), aussi bien dans le fond et que la forme. Dessins simples sans être simplistes, scénario à la petite semaine rebondissant d’une page à l’autre et un propos mêlant quête artistique et humaine. Le tout est soutenu par un sens de l’absurde continu et un humour qui ne l’est pas moins. Tels des saltimbanques en tournée, Manon Ajorque et Nicolas Mehdipour jouent aux équilibristes, se lancent des perches (et des peaux de bananes) et tentent de retomber du mieux possible sur leurs pieds. Boum badaboum, coup de cymbale, applaudissements et c’est reparti pour un tour. Globalement, la représentation se passe bien et offre même quelques moments savoureux remplis de clins d’œil à notre société du spectacle. Pour ce qui est du message ou du contenu de la tant attendue confession du protagoniste central, la situation est plus nébuleuse ou ouverte, suivant votre degré de tolérance.
Curiosité graphique venant de deux artistes visuels s’essayant à la bande dessinée, Walter et Milou oscille entre le sympathique et l’anecdotique. Liberté dans le ton et une certaine fraîcheur dans la manière, ainsi qu’un réel sens visuel se font néanmoins remarquer. Alors, cette révélation, c’est pour bientôt ?
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