E
ncore une fois, Jane a dû aller chercher son père au saloon. Évidemment, il était fin saoul… ce qui, pour ne pas changer, a fait jaser dans les rues. Peu importe. Les cancans glissent sur le dos de l’adolescente comme les gouttes de pluie. Nul ne lui enlèvera sa liberté de penser ou d’agir. Pas même l’institutrice, acariâtre et condescendante, qui ne supporte ni son franc parler ni sa propension à participer aux bagarres dans la cour. De toute façon, à défaut de parvenir à se lier avec ses camarades d’école, Jane a une autre amie, Muh, qui vit dans la réserve.
Dans ce deuxième tome intitulé L’Orage, Adeline Avril poursuit le récit de l’enfance plausible de la plus célèbre des représentantes féminines du Far West. Débordante d’énergie et de gouaille, celle que son entourage surnomme « Calamity » se démène pour exister et s’imposer en évitant tout compromis. Confrontée au monde des adultes, elle en retire une image peu reluisante : alcoolisme de son paternel, magouilles entre huiles du patelin à l’ombre des baraques, accidents mortels dans les mines, médisances et injustices qui lui sont jetées à la figure, nécessité pour certaines de faire commerce de leurs charmes… L’autrice ménage des respirations pour faire retomber la rage qui habite son héroïne. Une partie de baignade en famille vient disperser les nuages ambiants, tandis que les moments partagés avec la jeune Amérindienne donnent l’occasion de comparer deux modes de vie et deux approches de l’éducation. La mise en scène est à l’avenant, soignée et dynamique. Le dessin anime les personnages de manière convaincante, en jouant notamment sur l’expressivité, mais reste assez simple quant aux décors.
Lecture distrayante, ce second épisode de Calamity Jane constitue une suite tout à fait honorable.
Lire la chronique du tome 1.
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