C
’est jour de paie pour Elijah Stern, croque-mort à la Nouvelle Orléans. Comme chaque semaine, il se rend à la banque, pour y déposer l’argent laborieusement acquis. Il arrive tout juste à la fermeture mais Truman Fidler, le cousin de son employeur, accepte gentiment de le recevoir. C’est le moment choisi par trois gangsters pour commettre leur méfait. Le braquage tourne mal et le patron de l’établissement est abattu devant Stern, pétrifié. Ce dernier se retrouve au poste de police et est invité à identifier trois suspects, interpellés quelques minutes après l’incident. Le fossoyeur est formel, ce ne sont pas eux : pas les mêmes habits, pas la même carrure. Les choses ne vont cependant pas en rester là et une véritable cavale s’engage pour échapper à la police mais aussi pour rétablir la vérité.
Voilà cinq tomes que cela dure : Elijah Stern est un mec sans histoire… à qui il arrive, malgré lui, bien des histoires. Conservant le western revisité comme toile de fond, chaque parution est l’occasion pour les frères Maffre d’explorer un nouvel univers ou d’évoquer un sujet particulier. Cette fois, les auteurs ont décidé de s’attaquer à la question de l’intégration difficile des immigrés aux États-Unis. La problématique est ancienne et concerne ici les Italiens, considérés comme des parias à leur arrivée dans le Nouveau Monde. Elle est malheureusement toujours d’actualité, à certains bouc émissaires d’autres ont succédé.
Dans ce récit, Stern est ainsi pris d’une affection sincère pour le jeune Guido, mais pas seulement. Il décide également de se battre pour sa conception de la justice. La vindicte populaire ? Très peu pour lui. Il n’est pas inédit de voir le héros agir au gré de ses propres principes. Cette dimension est exploitée à plein régime dans cette aventure menée tambour battant. Les lecteurs (re)découvrent alors, pour leur plus grand plaisir, un personnage plein d’émotions, pétri de faiblesses et de tourments mais diablement déterminé.
Une simple formalité, meilleur tome de la série ? C’est possible. En tout cas, ce nouvel opus achève (si cela n’était déjà fait) d’inscrire Stern comme un titre contemporain incontournable du neuvième Art.
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Un excellent album comme toujours !
Un épisode qui aurait pu tomber dans du classique : le racisme du Sud, la peur de l'autre, la justice expéditive qui cherche des coupables dans les populations étrangères et qui broie tous ceux qui s'opposent à cette injustice.
Les auteurs échappent à toutes fausses notes et nous livrent un opus extrêmement réussit qui est très émouvant.
Mince! Ce pourrait être moi qui n'ai pas compris cet album?
On ne présente plus Stern qui n'est pas un "causeux", mais le dessin le fait tellement bien pour lui, avec tant de finesse. Cependant, cette fois, cela ne m'a pas suffi. Si le dessin est parfait, donc, comme d'habitude, j'ai été un peu déçu par le scénario que j'ai trouvé un peu plat et aurait pu être approfondi, notamment sur les émeutes et cette famille de la mafia. C'est survolé.
Je retiens de cet opus un album agréable, lu rapidement, mais qui ne m'a pas transporté comme ça a pu être le cas pour les précédents.
Egalement: Je vote pour le retour de ses bottes ;)
Le 5/5 est-il exagéré ? Aucun album n'est indispensable... Peut-être, mais comme partout, il y a surenchère dans les notes attribuées. La perfection n'est pas de ce monde. Pourtant Stern et les frères Maffre s'en rapprochent. En tous cas, ils donnent une profondeur au weStern qui ne se dément pas, album après album. Alors, aloons-y pour le 5/5. Et merci aux auteurs.
Un bon album dans la suite de la série.
Je confirme la remarque de Yovo sur le graphisme sur la tranche des albums.
Sinon j'avoue que fournir une traduction des dialogues italiens aurait été un plus
Superbe épisode, particulièrement sombre et poignant.
Un dessin qui évolue de nouveau légèrement mais reste toujours aussi expressif et détaillé. Un scenario intelligent, impitoyable, qui interpelle par sa justesse. Il approfondit encore davantage le personnage d’Elijah Stern en en faisant une figure d’un nouveau genre, inclassable, intègre, à la force intérieure inébranlable ; un être presque tragique.
Deux observations, enfin :
J’ai noté que Stern n’avait plus ses fameuses bottes dans cette aventure. Un détail, certes, mais j’ai trouvé ça dommage dans la mesure où elles faisaient un peu partie de sa personnalité. Messieurs Maffre, je réclame leur retour !
Autre détail mais esthétique : les croix noires sur rouge en haut du dos des albums commencent à former, quand tous les tomes sont alignés côte à côte, un cimetière à l’aspect gothique et crépusculaire ; c'est magnifique, j’adore !
« Stern » est définitivement une série de premier plan, qui a raison de prendre son temps pour s’ancrer parmi les grandes sagas de la BD contemporaine. Bravo !