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zra, concepteur de jeux vidéo dans la Silicon Valley, est contraint de rentrer d'urgence à Marseille. Son frère a disparu, laissant son père en plein désarroi. Il traîne un peu les pieds. Cela fait des années qu'il ne parle plus à Yan, ce dernier lui reprochant d'avoir fui. Sur place, le jeune homme doit renouer avec ce passé qui l'embarrasse. Au fil de son enquête, il fait la connaissance du docteur Daoud, psychiatre qui s'occupait, entre autres, du disparu. Le médecin lui apprend l'existence d'un mal mystérieux : le syndrome de l'iceberg, causé par l'exposition aux objets connectés. Des hommes et des femmes utilisent massivement ces assistants vocaux, qui deviennent de véritables substituts aux interactions sociales. Le repli sur soi qui en découle peut devenir irréversible, d'autant qu'une véritable culture souterraine se développe à son sujet avec, en point de mire, le Japon.
Dans cet étrange récit d'anticipation, Paul Rey s'inspire des hikikomori, ces Japonais qui se cloitrent chez eux, fuyant tout contact avec le monde extérieur. Il dresse un constat troublant, s'alarmant de l'omniprésence d'assistants personnels en tous genres, qui offrent l'illusion d'une présence bienveillante. Black Mirror n'est pas très loin.
Le scénario jongle habilement entre enjeux intimes et universels, et propose quelques belles idées ainsi que des personnages complexes. Le traitement graphique très sobre accentue le côté terriblement crédible de ce qu'imagine l'auteur. Indubitablement, Le syndrome de l'iceberg s'impose comme une belle réussite, intelligente et inquiétante.
J'ai littéralement ce récit de science-fiction qui se passe dans les années 2055 dans un monde où les objets connectés ont pris le dessus sur nos vies. Les plus fragiles d'entre-nous se sont laissés bercés par le syndrome de l'iceberg.
C'est le risque quand on passe beaucoup de temps dans la réalité augmentée des jeux vidéos. C'est un long processus qui aboutit à une espèce de disparition du corps social.
Notre héros Ezra est à la recherche de son frère Yan qui a quitté toute sa famille du jour au lendemain pour s'isoler du reste du monde. Les objets connectés rendent la vie plus confortable mais cela ne reste qu'une illusion.
Il va travailler avec un psychiatre de renom qui souhaite guérir les individus touchés qui n'éprouvent plus aucune émotion face a u genre humain. Les icebergs se détachent de la banquise pour s'isoler mais ils fondent.
Evidemment, les GAFAM ont énormément investi dans ces interfaces vocales assez évolués et ne souhaitent pas de programme qui peuvent viser à réparer les esprits humains dans un but de santé publique.
J'ai adoré ce concept de thriller technologique assez avancé. J'ai rarement une BD de science-fiction aussi crédible sur le devenir de l'humanité et qui posent réellement les bonnes questions.
On se rendra compte que tout n'est pas aussi facile que cela. Le but de faire de la prévention est certes louable mais il ne convient pas forcément à ces individus qui souhaitent la liberté de pouvoir s'isoler.