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râce à ses victoires au côté des cosaques, Karlis est en droit de demander sa légitimité au sein de leur troupe grâce à un vote de l'assemblée dirigée par le hetman. Qui est mieux placé pour le recommander que son mentor le vieux Satchko ? Néanmoins, en bousculant le présent, le jeune homme fait remonter de vielles rancunes du passé. Amour, famille, patrie, quel avenir ?
Après un premier tome alléchant qui présentait un contexte original et un héros attachant, Vincent Brugeas offre une suite en huis clos, resserrée autour de ses personnages, ce qui permet de d'approfondir leur personnalité et de dévoiler leurs secrets. L'intrigue propose ainsi davantage de nuances et d'émotions, sans pour autant délaisser les scènes d'action. Zahra prend de l'ampleur et se révèle une guerrière à l'histoire plus complexe qu'elle ne le laissait paraitre. Karlis poursuit sa quête initiatique à travers les drames qui se jouent autour de lui et avec lui.
Yoann Guillo et Ronan Toulhoat réussissent à maintenir la qualité graphique sans coup férir. Les jolies couleurs, douces et contrastées, participent grandement à l'instauration des différentes ambiances et au plaisir de lecture.
Moins de «fureur et de sang» mais plus de «raisons et sentiments», Dans la gueule du loup piège le lecteur qui ne refermera pas l'ouvrage avant de l'avoir terminé. Classique dans le fond et moderne dans la forme, vivement le troisième épisode.
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Après un premier volet qui introduisait la géopolitique de l'époque (1634), les us et coutumes des cosaques et les différents personnages, nous poursuivons l'initiation de Karlis afin de devenir cosaque via un vote entre les différentes factions composant cette micro-société. Ce vote va être mis en péril par un ancien compagnon d'arme, Emelyan, rempli de griefs à l'égard de Zahra et Sachko.
Une suite bien ficelée au niveau scénario: c'est simple mais efficace. Les dessins de Guillo et Toulhoat sont superbes (je pense notamment à certains environnements extérieurs) et l'action est lisible dans les combats.
J'ai bien apprécié la fin avec Karlis qui fait figure de médiateur et tente d'apaiser les tensions entre les différents belligérants. Certains dialogues sont par ailleurs bien écrits (la tirade de Matviy notamment).
Un cadre géopolitico-historique peu connu, une peuplade réputée pour sa férocité au combat, une histoire classique mais bien remplie, des dessins et couleurs appréciables: une série à suivre de très près.