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a Guerre n’est plus et malgré les traces indélébiles qu’elle laisse, il faut se reconstruire un avenir sans pouvoir effacer le passé. Pour Catherine, c’est l’heure des choix…
Prix Artémisia de la fiction historique et Fauve Jeunesse au festival d'Angoulême en 2018, La guerre de Catherine de Julia Billet et Claire Fauvel avait marqué la critique comme les lecteurs. Au nom de Catherine toujours de Julia Billet, mais avec cette fois Mayalen Goust aux pinceaux, possède toutes les qualités pour connaître un destin similaire.
Rachel est désormais Catherine, l’enfant est devenue une femme dans la France d’après-guerre. Si elle ne sait pas encore celle qu’elle sera, Catherine sait celle qu’elle veut être ; libre ! Pour ce faire, il lui faut d’abord être indépendante et donc avoir un métier afin de s’affranchir d’un paternalisme d’un autre siècle. Elle sera donc photographe reporter ce qui l’amènera, à force de côtoyer les autres, à se connaître elle-même.
Si le scénario de Julia Billet adopte une écriture très Feel-Good, il n’en dépeint pas moins, avec réalisme, des faits de société qui peuvent apparaître aujourd’hui anachroniques mais qui furent, il y a 70 ans, le combat de plus d’une vie. Mais au-delà du fond, il y a aussi la forme où Mayalen Goust excelle. Finesse et élégance du trait, à propos des compositions, justesse dans la structuration des planches ou bien encore composition des ambiances... tout le travail graphique de la dessinatrice rennaise concourt à donner à cet album une personnalité qui en fait la singularité.
Fiction qui emprunte à la réalité historique, Au nom de Catherine illustre l’espoir d’une génération qui voulait tourner le dos à la guerre et qui croyait en un futur forcément radieux. Une belle histoire délicatement racontée.
Chronique de La guerre de Catherine
J'avais lu « la guerre de Catherine » réalisée en 2017 par Claire Fauvel sur la base du roman de Julia Billet. Voici la suite avec une réalisation cette fois-ci de Mayalen Goust ce qui tranche un peu avec l'homogénéité de l’œuvre.
A vrai dire en empruntant ce titre, je ne savais pas que c'était la suite du roman ce qui m'a un peu troublé car il fallait se remémorer le vécu de notre héroïne ayant traversé la difficile épreuve de la Seconde Guerre Mondiale dans sa condition de juive.
Cette partie se concentre sur l'après-guerre et la souffrance morale vécu par les enfants des survivants des camps de la mort. Un résistant allemand proche ami de la famille d’accueil de Catherine a comme pour projet de réunir les jeunes allemands avec ces jeunes gens d'origine juive.
Il est vrai que cela sonnera comme un acte de réconciliation et de paix. Cela ne sera guère facile pour certaines d'entre-elles qui s'en prennent aux enfants de ces parents exterminateurs. On ne peut qu'être très mal à l'aise. Finalement, l'apaisement triomphera.
J'ai toujours aimé l'Allemagne. Je vis à côté et j'y vais très souvent. Nos pays étaient en guerre mais ils ont su construire une paix durable qui est profitable à tous. Pourquoi cet exemple ne serait pas possible ailleurs dans le monde comme par exemple en Palestine ?
Bref, j'admire lorsqu'on peut dépasser ses différences pour construire quelque chose de plus beau encore. Il suffit d'un peu de tolérance. C'est ce thème qui m'a particulièrement touché dans cette œuvre que j'ai aimé pour cela.
Catherine va devenir petit à petit reporter-photographe dans un monde assez machiste qui ne laisse guère de la place aux femmes. Elle devra y mener un combat de tous les jours afin de gagner en estime.
A un moment donné, elle sera envoyée aux Etats-Unis dans le Kansas pour couvrir les premières tentatives d'abolition de la ségrégation. Evidemment, ce combat de race l'a touché au plus profond.
En conclusion, un joli roman très bien adapté qu'il faut découvrir. Je l'ai même préféré au précédent.