A
u royaume des Cinq Rivières, le Patriarche est à l’origine de toute chose. Ainsi en est-il de la souffrance de Noa qui ne s’éteindra que dans la mort. Mais comment peut-on tuer un Dieu ?
Si la comparaison peut surprendre, Fantasy et Gastronomie présentent quelques similitudes ! Elles possèdent leurs codes, leurs thèmes de prédilections, leurs figures imposées et nombreux sont ceux qui s’y essaient, mais rares sont ceux qui y excellent ! En poursuivant l’analogie, Forgotten Blade fait figure de création d’un deux étoiles où la maitrise s’associent à la créativité pour composer un menu en 5 services.
Les ingrédients sont connus mais leurs choix comme leur dosage se fait avec une rigueur et un à propos qui sont l’apanage des grands mets. La force est le pré carré des mâles ; serviles ou réfractaires, ils sont toujours subtilement rehaussés d’une once de douleur ou d’une perfidie toute féminine dans un mélange subtil. Alternant l’amertume d’un passé brisé, l’acidité d’un présent brimé et le sucré d’un avenir rêvé, l’ensemble équilibre ses saveurs et se dresse sur la couleur et se jouent des courbes et des angles. Au fur et à mesure que les chapitres, tels des plats, défilent, la cohérence et la structuration du menu apparaissent plus que probantes. Se délectant de formes démesurées, appréciant la texture colorée d’un planche, dégustant telle mise en perspective, savourant des constructions graphiques surprenantes renvoyant à des références anciennes, mais encore réminiscentes, le lecteur gastronome savoure ce mets de qualité en se demandant cependant s’il en apprécie bien toutes les subtilités.
Tzé Chun et Toni Fejzula réalise là un plat signature à déguster avec gourmandise.
Voici une œuvre bien atypique dans le paysage Comics. Pas forcément de par son scénario qui est agréable mais qui reste une œuvre de Sci-Fantasy relativement classique. Mais plus par sa partie graphique qui fait penser à de l'aquarelle. Quasi du franco belge.
L'œuvre en elle même, à priori auto contenue, est plutôt sympathique bien qu'assez inégale. La première partie est trop dans l'exposition et assez lente tandis que la seconde est bien plus orienté Action, ce qui fait que le rythme semble très inégal. Cependant on se prend au jeu de ce récit qui pourrait être une sous intrigue d'un bon Final Fantasy. Une œuvre intéressante, pas forcément inoubliable mais qui fait passer un bon moment de lecture.
Forgotten Blade est une petite pépite que l’on n’attendait pas et que seule le comic indé sait proposer. Écrite par le propre patron et fondateur d’un des derniers éditeurs de comics indépendant outre-atlantique déjà à l’œuvre sur Seven deadly sins, cette épopée fantastique semi SF est surtout l’occasion d’un énorme révélation graphique en la personne de Toni Fejzula. Entre la démesure architecturale d’un Druillet et la spontanéité d’un Olivier Pont, le serbe nous enivre dans un univers visuel unique où la magie et le fantastique adoptent l’esthétique de la haute science-fiction pour mieux troubler les lignes. La science du cadrage et la justesse des dessins permettent au dessinateur de coller des figures tantôt très classiques, tantôt estompées en des touches évocatrices et une colorisation très douce et incertaine. Le tout réussit l’incroyable pari de proposer des planches très lisibles correspondant à la thématique classique de l’odyssée punitive contre une Eglise inquisitoriale (registre action) et une dimension ésotérique avec des décors et magie géométriques. [...]
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Bon Album.
Ca rappelle dans certaine mesure CODA de Simon SPURRIER, SORUNE de Diego REINFELD, et visuellement du Druillet avec Lone SLOANE.
Les différents récits s'entremèlent bien mais ne sont pas "transcendantale"
Ca reste chouette à lire.