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ean et Jeannot, collégiens, ont une idée géniale : créer le journal scoops à gogo. Mais mener un tel projet demande beaucoup d'organisation. Il faut trouver des scoops pour le remplir, donc embaucher des paparazzis, quitte à les payer en canettes de Coca. Quant aux questions de logistique, il faut savoir faire des compromis et accepter par exemple que madame Jojo glisse dans le journal quelques infos pédagogiques en échange de photocopies gratos.
Avec Mister I, scoops à gogo inaugure la collection shampooing dirigée par Lewis Trondheim, avec pour slogan «c'est pour les grands qui savent rester petits et les petits qui veulent devenir grands». On ne pouvait donc s'attendre qu'à de l'inhabituel, du décalé. Alors peut-être aurons-nous besoin de temps et de recul pour s'imprégner de l'état d'esprit nécessaire pour apprécier ce genre de lecture, mais pour l'instant la sauce a vraiment du mal à prendre. L'album se divise en strips de trois cases pour imager des scoops d'un niveau volontairement très bas, digne des cours d'école, mais pas pour autant des plus accessibles pour un très jeune public. Le cahier des charges de la collection est peut-être rempli, mais on ne peut s'empêcher de se demander quel public va être réceptif à ces tentatives d'humour. D'autant plus que ces strips ne semblent être là que pour être interrompus par des interventions de Jean et Jeannot, soucieux que leur affaire tourne. Certes, celles-ci finissent par faire sourire, mais pourquoi avoir donné autant de place aux scoops ? Si ces derniers avaient été uniquement suggérés pour laisser plus de place à nos deux rédacteurs en chef, on imagine aisément un bilan plus positif.
Peut-être qu'un Zep aux dessins aurait largement suffit à inverser la tendance et nous faire rire, mais le style de Jacques Azam est loin de posséder les mêmes qualités. Le choix de l'auteur est ici d'emprunter un trait des plus enfantins, brouillon, afin de se faire l'image de ce journal people d'école. En définitive, Scoops à gogo laisse très perplexe. Facilement, on conclue à une tentative ratée, mais il reste ce sentiment d'être forcément passé à côté et qu'il faudra y revenir dans quelques années.
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