L
apinot est à la montagne et fait une petite balade solitaire, histoire de se ressourcer. Des ruines majestueuses, des petits oiseaux qui gazouillent, deux-trois promeneurs qui vont dans l’autre sens et beaucoup de calme. C’est exactement ça qu’il recherche. Il aurait même dû laisser son téléphone à l’hôtel, il ne manquerait plus qu’un fâcheux vienne briser ce moment de béatitude…
Déjà le tome huit des Nouvelles aventures de Lapinot ! Récit muet et minimaliste reprenant le format et la structure des Herbes folles, 31 juillet ne désarçonnera pas les amateurs du personnage emblématique de Lewis Trondheim. En effet, la promenade à la campagne est un des véhicules souvent emprunté par le cocréateur de Donjon pour engager ses histoires. Contemplation, réflexion et, parfois, des petits cailloux dans la chaussure afin provoquer une réaction ou pour ouvrir de nouvelles pistes. Simple et directe, la formule est au point.
Évidemment avec un scénariste de la trempe de Trondheim, cette facilité apparente cache un plus grand dessein. Pourquoi pas une introspection sur la notion d’aventure elle-même ? Se peut-il que rien n’arrive à un héros et qu’il ne s’en porte pas moins bien ? Sauf dans le cas de crises graves (catastrophes naturelles, guerres), nos existences sont rarement épiques en fin de compte. «Les gens heureux n’ont pas d’histoire» annonce le quatrième de couverture. Et si, ce n’était pas plus mal ?
Superbes illustrations aux couleurs éclatantes, une maîtrise impressionnante de la narration et cet humour décalé toujours présent malgré l’absence de mot, 31 juillet surprend et séduit. Une fois de plus, chapeau l’artiste.
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