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pparues aussi soudainement que mystérieusement, d’invisibles murailles compartimentent désormais le monde tel un puzzle où, dans chacune des pièces, les jours s’écoulent selon un rythme différent. Pour Lino, cela fait trois mois que tout cela a commencé ; pour Asphanie, il est question de siècles…
Avec Les murailles invisibles, Alex Chauvel propose un road-movie post apocalyptique où la relativité du temps sert de fil rouge. Pour l’heure, point de réflexion métaphysique, mais plutôt une quête vers l’origine de ces maux qui ont segmenté la Terre, non plus en nations, mais en îlots temporels, isolés les uns des autres. L’idée est séduisante, toutefois, elle demande à garder une âme d’enfant pour oublier la relative simplicité d’un propos que vient cependant complexifier la juxtaposition de séquences parallèles et cependant éloignées… temporellement. En contre-pied, à cette difficulté à suivre le cours du récit, le dessin de Ludovic Rio opte pour un registre tout en sobriété tant dans la structuration de ses pages que dans sa mise en couleurs, voire en frugalité avec un trait semi-réaliste qui, finalement, distancie du récit et contraint insidieusement le lecteur dans un rôle de spectateur.
Ce premier volet d'un diptyque annoncé fait le job, mais malgré un scénario travaillé, voire compliqué, le graphisme peine véritablement à traduire la pluralité et la dureté d’une planète divisée et en déliquescence. Un album à réserver à un jeune lectorat qui trouvera là une belle occasion de faire ses premiers pas dans les mondes sans fin de la science-fiction.
== Avis pour les 2 (premiers?) tomes ==
Je découvre Alex Chauvel grâce à cette BD (et d'après ce que je peux voir, c'est l'une de ses seules BDs en format classique!?), et c'est définitivement un auteur que je tenterai de suivre.
L'intelligence du scénario est indiscutable. Des murs invisibles apparaissent, et le temps s'écoule à différentes vitesses selon les zones. C'est un concept que j'aime beaucoup. Ensuite, les réflexions du personnage principal sur les civilisations qui naissent et qui meurent me rejoignent beaucoup et reflètent une part de mélancolie. Nous ne sommes qu'une infime partie du continuum humain et notre civilisation n'est ni meilleure que celles qui nous ont précédés, ni pire que celles qui viendront.
Mais en tant qu'"Ancien", moi aussi je veux connaître l'origine des murs. Et qui est ce fameux émissaire bleu qu'on nous présente si furtivement. Si cette série demeure un diptyque, difficile d'accorder plus de trois étoiles à une histoire qui ne se termine pas. Par contre, si elle continue au-delà de deux tomes, elle pourrait devenir un classique de la SF selon moi.
Il faut dire, par contre, qu'il est vrai que le dessin de Rio laisse à désirer. Même s'il est clair et limpide, il est parfois trop simple et il manque de chaleur. Malheureusement, il n'aide guère à l'immersion du récit.
Bref, vivement une suite.
Avec ce titre, on est en pleine science-fiction avec des murs invisibles qui surgissent pour morceler totalement la planète. La particularité est que chacun des zones vit à un rythme temporel assez différent ce qui peut avoir pour effet de rencontrer des visiteurs du futur qui ont trois siècles de plus.
On pourrait se dire que ce monde est assez futuriste mais cela ne sera pas vraiment le cas car la civilisation est en nette déclin avec un retour à l'ère sauvage sauf pour une zone particulière qui garde un avantage technologique à pouvoir traverse les murs au niveau de ses brèches.
J'ai bien aimé ce concept et cette idée autour de laquelle est construite cette BD qui apporte son lot de surprises. Le graphisme est assez carré mais il parvient à donner une dimension assez intéressante. Je pense à une vue sur Paris et ce qui reste de sa tour Eiffel.
Bref, c'est un titre qui va plaire aux fans de science-fiction et à ceux qui aiment la BD survivaliste dans un monde hostile. Les bases sont jetées pour continuer l'aventure sous de bons hospices. Espérons que le niveau sera maintenu sur le long terme.