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iss Charity se sent bien seule à présent : Herr Schmall et Blanche sont partis ! Et ce ne sont pas lettres de cette dernière qui la rassurent, car le quotidien dans cet institut a l'air bien lugubre ! Mais bon, la vie continue à Dingley Bell, entre la servante Tabitha qui perd la tête et la cousine Ann aux conversations à la limite du supportable. Heureusement que le cousin Philip, pourtant bien malade, lui apporte la joie d'échanges intellectuels qui font cruellement défaut dans cette demeure. Ah ! Qu'il n'est pas toujours aisé de grandir !
Trois ans après, Loïc Clément livre enfin la suite de cette charmante trilogie : Le petit théâtre de la vie, un titre tout à fait approprié. Alors que le premier opus s'attachait à présenter les personnages et faisait s'épanouir Charity de cinq à quinze ans, le deuxième montre son passage à l'adolescence en s'attardant sur une période plus courte (jusqu'à ses dix-huit printemps). Le contenu est plus riche émotionnellement et plus sombre. En effet, l'héroïne est désormais une jeune fille et elle est à cet âge où il lui est demandé de quitter ses rêves d'enfant et ses animaux pour se tourner vers les mondanités et la recherche d'un époux. C'est donc une période difficile pour elle, qui peine à retrouver l'élan nécessaire à l'étude ou aux arts.
Ce volume est aussi celui des chagrins et des déceptions qui la soumettent à des situations délicates qui viennent définitivement clore le chapitre de l'enfance. L'auteur aborde des sujets sensibles, comme celui des troubles mentaux ou de la maladie et dénonce également les conditions de vie et de travail dans les pensionnats qui accueillent des adolescentes, souvent orphelines. Cela reste toujours un grand bonheur de voir évoluer ce personnage attachant. Au fil des pages, son destin se découvre et certaines situations sont motifs d'émerveillement. Le lecteur rit ou ressent de l'inquiétude pour elle, se laisse emporter par la lenteur du récit, collant bien avec la mélancolie qui s’empare parfois de Charity.
Anne Montel sublime le récit par ses illustrations à l'aquarelle qui retranscrivent la poésie et la luminosité du texte.
Les artistes livrent à nouveau un excellent travail d'adaptation ; l'âme du roman de Marie-Aude Murail est préservée et les émotions parfaitement transmises aux lecteurs.
Lire la chronique du tome 1.
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