État du Massachusetts, été 1929. Havre de paix et de contemplation, un couvent est habituellement un lieu de recueillement et de répit. Ici, les bonnes âmes voient leur passé effacé, même le plus sulfureux. Tout irait mieux chez les Bénédictines de Saint Patrick, si les tumultes du monde extérieur (la crise financière, le racisme systémique et les bootleggers) ne percolaient pas les murs de leur sainte institution. Résultat, entre deux prières, les sœurs vont être obligées de se mêler aux mécréants de tout poil. Les voies du Seigneur sont impénétrables…
Prohibition, violence et eau bénite, le programme imaginé par Gihef se montre particulièrement détonnant. «Coincées» au milieu de circonstances sur lesquelles elles n’ont aucune emprise, de sympathiques religieuses décident de prendre les choses en main pour s’en sortir. La banque réclame des intérêts élevés et des mafiosi de l’alcool ? Elles vont apprendre à distiller afin de renflouer leur caisse ! Le Ku Klux Klan veut imposer la ségrégation dans leur rang ? Attention les dégâts, elles ne plaisantent pas avec les Commandements (enfin, pas tous) ! La fin justifie les moyens et Dieu reconnaîtra les siens, amen.
Oscillant entre les genres, le récit passe en permanence de la comédie au thriller dur. Ce travail d’équilibriste est intéressant, surtout que le scénariste utilise fort adroitement ses personnages (le passé de Holly, par exemple) et le contexte historique pour nourrir son propos. Simplement, la juxtaposition de scènes de lynchage avec de l’humour slapstick est parfois un peu difficile à digérer. Heureusement, globalement, la lecture s’avère suffisamment prenante pour accepter ces changements de tons discordants.
Christelle Galland illustre ces mésaventures tragi-comiques avec aplomb et un plaisir certain. La très riche distribution a focalisé ses attentions et ses actrices et acteurs sont parfaitement croqués et reconnaissables, malgré les coiffes amidonnées et les larges Borsalino de rigueur. Également réussi, le découpage aéré est très agréable à suivre. Autre détail important, les couleurs précises accompagnent et soutiennent un trait posé sans le couvrir ou l’étouffer. En résumé, du très bon ouvrage qui devrait rassembler les suffrages des amateurs de BD classique d’aujourd’hui.
De l’action, de la réflexion, un peu de réalité sociale et un étrange mélange de brutalité et de rire, L’élixir de Dieu est savant fourre-tout des plus explosifs. L'ensemble est servi par une mise en images attrayante et efficace. Suite et fin dans le tome deux.
Un album surprenant, je me suis laissé embarquer par l'histoire, les personnages attachants et le graphisme de Christelle Galland. Vite le tome 2!
Je viens d'acquérir cet album qui du coup m'a bien plu , scénario intéressant et dessin en adéquation , j'attends la suite en espérant du même acabit.
Un démarrage un peu poussif laisse envisager une suite bien plus prometteuse que ce tome initial. Un album fourre-tout (racisme, prohibition, religion...) qui je l'espère va se développer efficacement par la suite. Juste bon pour le moment, il y a néanmoins du potentiel scénaristiquement. A suivre...
Une découverte bien sympa. Le scénario à l'humour un peu délire et le dessin rappellent pour moi les grandes heures de Fluide glacial. J'attends la suite.