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oute histoire a un commencement.
Celle-ci débute à Kinshasa, en 1974, juste avant le combat de boxe mythique entre Mohammad Ali et Georges Forman.
La jeune et naïve Tshilanda tombe sous le charme d'un blanc, qui la viole et l'abandonne enceinte. Deux hommes lui viennent en aide : Édouard, un diplomate français, et Mike, ancien G.I. du Vietnam devenu le batteur de James Brown. Elle obtient une green card et s'envole pour les USA avec le musicien. Elle s'installe à Harlem avec lui et met au monde une petite fille, qu'elle nomme Liberty. Édouard, quant à lui, garde le contact et la soutient quand nécessaire. Au fil des années, la jeune femme, devenue mère, tente de faire sa vie, mais se heurte à tous les obstacles que rencontre la population afro-américaine.
Toute histoire a une fin. Cet album fut initialement publié en 2009 par Casterman. L'élection de Barack Obama marque logiquement la conclusion de ce récit.
Sans doute les auteurs pensaient-ils que l'élection du premier président noir marquerait un changement fondamental dans la société américaine. Ils ne pouvaient pas prévoir que celui qui s'installerait ensuite dans la Maison-Blanche serait synonyme d'un retour en arrière brutal et de la libération d'une parole raciste.
Cette bande dessinée s'inscrit dans le style habituel de Warnaut et Raives : une bande dessinée généreuse et humaniste. L'ensemble ressemble malheureusement à un étalage de situations survolées de manière trop superficielle. Les bonnes intentions sont évidentes mais l'album paraît trop gentil et lisse.
Reste un mystère, pour cette réédition, la couverture a été inversée : Tshilanda regardait vers la gauche dans l'édition originale. Son regard se dirige désormais vers la droite. Est-ce une manière de détourner le regard sur la parenthèse Trump, l'enfermant dans des parenthèses composées du corps d'une femme noire, comme pour indiquer, qu'au final, c'est la force des femmes qui subsistera ?
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