L
orsque Kengo Mibu a un problème avec un de ses gars, il n'hésite pas à se tourner vers Taiza Kujô et son cabinet. Aidé de son assistant, Shinzi Karasuma, l'avocat trouve toujours un moyen de sortir du pétrin ces gangsters, qu'ils soient chevronnés ou débutants.
Sous des airs de dandy solitaire un peu à l'ouest, le personnage imaginé par Shôhei Manabe a tout de l'anti-héros. Apparemment droit et très compétent, l'homme de loi met pourtant ses aptitudes et ses connaissances au service de crapules sans se poser de question. Toujours aussi efficace, le mangaka brosse, de son trait réaliste, le cadre sombre d'une histoire où la misère sociale et les yakuzas s'entrechoquent. Dans un milieu, les bas-fonds du Japon, qu'il avait déjà décrit avec Ushijima - L'usurier de l'ombre, sa précédente série (46 tomes édités aussi chez Kana), l'auteur avance en terrain connu.
Après un premier chapitre qui dépeint son avocat semblant dénué de toute forme de morale, l'artiste développe une affaire plus complexe qui apporte de l'épaisseur à ses protagonistes et de la nuance à son intrigue. Sans toutefois tout expliciter, les motivations de certains personnages et leurs relations sont ainsi abordées et la philosophie de Kujô dévoilée. Sa vocation sert de moteur à la trame et incite le lectorat à s'interroger sur les raisons de cette vocation particulière. Si les clés ne sont pas encore données, l'effet est immédiat : la curiosité est piquée et l'intérêt va grandissant.
Ambigu et addictif, ce premier volet de Kujô l'implacable marque le retour aux affaires de Shôhei Manabe. Un début de série qui donne envie de connaître rapidement la suite !
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