L
a rentrée en sixième est toujours un moment délicat. Quitter le primaire, ses repères et une cour où l'on est parmi les plus grands pour découvrir le secondaire, ses multiples matières et professeurs, ses groupes déjà formés, un environnement bien plus impressionnant, est souvent une aventure. Pour Elliot et ses copains, il va pourtant falloir franchir le pas, s'adapter et se faire une place. Mais ce n'est pas si simple pour un garçon un peu timide, voire complexé. Surtout que son angoisse a décidé de se matérialiser et de tout mettre en œuvre pour le stresser encore un peu plus...
Depuis ses débuts dans le neuvième Art, Théo Grosjean aime se pencher sur les sentiments et les émotions qui traversent ses personnages. Après L'empire du pire, qui l'a révélé en 2017, L'Homme le plus flippé du monde (2020) et sa suite (en 2021) ou L’Œil du cyclone en 2022, l'auteur s'intéresse au collège et sa jungle. Comment y survivre lorsque ses codes nous sont étrangers ? Déjà (finement) abordé avec Le spectateur (chez Soleil en 2021), le thème du décalage de perception est, cette fois, traité sous l'angle du gamin intégrant le collège. Avec son trait particulier et une colorisation aux tons orangés, l'artiste passe en revue les moments marquants de cette première année chez les grands.
Pré-publié dans Le journal de Spirou, son récit prend la forme de gags en une (ou deux) pages avec, en fil rouge, la manière dont Elliot appréhende son nouvel environnement. Se faire des amis, devoir aller à la piscine, supporter les moqueries, composer avec les profs bizarres ou les camarades flippants ou simplement tomber amoureux : l'année est propice à des sentiments divers et des séquences toutes plus inconfortables ou gênantes les unes que les autres. Drôle, notamment grâce aux interventions du binôme imaginaire d'Elliot et des personnages secondaires comme Aya et Hari, l'histoire se lit facilement. Les moments comiques rappelleront, à n'en pas douter, nombre de souvenirs - bons ou mauvais - au lectorat. Au final, Théo Grosjean joue de ces situations pour brosser un portrait légèrement grinçant du collège.
Comme l'auteur l'indique dans sa préface dessinée, Elliot au collège est destiné à devenir une série dont la forme changera en fonction de l'époque contée. Si les autres opus font preuve d'autant de fluidité et d'humour, nul doute que le pari sera réussi.
J’imagine que ça peut plaire à un collégien qui s’y retrouvera.
En tant qu’adulte, j’ai eu un peu de mal avec le dessin un peu rigide, les couleurs automnes…
Et si ces histoires d’anxiété sont bien trouvées, représentant bien la vie d’un collégien, c’est un peu loin pour moi…
J’ai donc trouvé le tout un peu plat, pas super drôle, légèrement répétitif…
On me répondra que c’est pas l’idée d’être hilarant mais parler de l’angoisse du collège. Ok, pourquoi pas, mais ça donne un petit goût pédagogique qui, encore une fois, pourra être utile à un collégien, mais qui ne m’a pas branché outre mesure…