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arijah Bac Cam, l'épouse de Joel Alessandra, est d'origine Taï Dam, ou Thaï noir, une ethnie de d'Asie du Sud-Est, vivant au nord-ouest du Viêt Nam, au Laos, en Thaïlande et en Chine. Ses parents ont fui après le coup d'État renversant la monarchie laotienne. Elle n'avait qu'un an. Sa vie s'est faite en France où elle est devenue une peintre reconnue. Elle s'est fait une spécialité de grandes toiles mélangeant larges à-plats noirs et courbes organiques. À la question de ses racines, elle élude sans cesse. Son mari l'interroge souvent, s'étonne de son refus de visiter ses terres natales. Elle rechigne à lever le voile. Elle se sent déchirée, coupée de son peuple, dont elle ne parle même pas la langue. Elle finit pourtant par céder. Ils partiront ensemble sur les traces de sa famille.
À la fois carnet de voyage et quête de soi, ce livre retrace ce périple jusqu'aux rives du Mékong. Il alterne cheminement intime, faits historiques et instantanés de voyages. De cette nature hybride, il tire chaleur et douceur. Il lui manque aussi une forme de profondeur. À travers ses pages, l'auteur fait un cadeau à sa femme, une forme de déclaration amoureuse et artistique. Il place également le lecteur dans une position étrange, passager mais contraint de faire le voyage sur la banquette arrière, parfois réduit à tenir la chandelle. Bien sûr, il y a des moments de contemplations magiques, qui capturent la lumière et les couleurs avec brio, mais ce n'est pas suffisant pour emporter le lecteur.
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